Espionnage: Le rapport sur la NSA en quatre points

SECURITE L'agence de surveillance, au coeur de plusieurs scandales, pourrait voir ses pouvoirs légèrement limités...

P.B. avec AFP
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Le directeur de la NSA (l'agence américaine d'espionnage), le général Keith Alexander.
Le directeur de la NSA (l'agence américaine d'espionnage), le général Keith Alexander. — E.VUCCI/AP/SIPA

Ce rapport ne va plaire à personne. En 303 pages, le groupe de travail chargé par Barack Obama de passer en revue les programmes controversés de la NSA propose essentiellement de tenir Big Brother en laisse, mais pas de le museler. Du côté des défenseurs des libertés individuelles, l'Electronic Frontier Foundation dénonce des recommandations qui «laissent la porte ouverte à la surveillance de masse». Mais en coulisse, plusieurs élus craignent que l'agence ne puisse plus avoir les coudées franches pour lutter contre le terrorisme. Désormais, Barack Obama va «consulter» afin de voir quelles mesures doivent être implémentées.

Transparence accrue des requêtes

Actuellement, quand la NSA veut obtenir des informations sur un compte Facebook ou Google d'un internaute, elle  doit obtenir un mandat auprès d'un tribunal secret, baptisé Fisc. La loi du silence règne, et les entreprises sont forcées de garder les détails de leur collaboration secrets. Les experts recommandent une vaste remise à plat du système, pour davantage de transparence. Selon eux, les requêtes devraient «être régulièrement présentées au Congrès et au peuple américain, de la manière la plus étendue possible». Les entreprises, elles, devraient être autorisées à communiquer, à condition qu'elles ne mettent pas en danger la sécurité nationale.

Diviser les pouvoirs de la NSA

Le rapport propose plusieurs pistes pour réformer l'Agence de sécurité nationale. Le poste de directeur devrait être ouvert aux civils, selon les experts. Ils militent également pour la scission de la direction de la NSA et de celle de la défense du cyberespace, un double post aujourd'hui occupé par le général Keith Alexander.

Protéger les données

C'est sans doute l'attaque la plus dure contre la NSA. «Le gouvernement ne devrait pas être autorisé à collecter et conserver des informations personnelles en masse, non classées, sur des individus», écrivent les experts, qui se prononcent aussi pour interdire au gouvernement de stocker les métadonnées téléphoniques collectées par la NSA. Ces données devraient être conservées par des tiers, pointent les experts. Le rapport fait la différence entre une collecte précise validée par un juge, et la pêche sans discrimination révélée par Edward Snowden, notamment entre les data centers de Google et Yahoo.

Moins d'espionnage des leaders étrangers, plus de collaboration

Les révélations sur la surveillance présumée du téléphone portable d'Angela Merkel avaient déclenché une tempête diplomatique. Selon le rapport, la NSA devrait mieux coopérer avec les «alliés proches» de Washington, et les critères sur la surveillance de dirigeants étrangers devraient être resserrés. Et l'espionnage des citoyens étrangers? Le rapport n'y voit pas de problème, à condition les Etats-Unis et ses partenaires «scellent des accords concernant les règles de collecte de renseignements sur leurs citoyens respectifs».