Inde: Traumatisés par les morts par intoxication, des élèves refusent de manger à la cantine
Après la mort de 23 élèves des suites d'une intoxication alimentaire, la peur envahit l’Inde. Des milliers d'enfants d'un État défavorisé en Inde, le Bihar (Est), refusent désormais les repas scolaires gratuits de crainte qu'ils soient empoisonnés.
Dans plusieurs écoles de cet Etat, des enfants ont refusé de toucher à leur assiette ou ont jeté la nourriture, selon le responsable du programme de cantine scolaire gratuite au Bihar. «Les parents ont dit à leurs enfants de ne pas toucher au repas servi dans les écoles», a déploré à l'AFP ce responsable qui se présente sous le seul nom de Lakshmanan. «Certains élèves ont jeté la nourriture à la poubelle et nous essayons de les convaincre que la tragédie ne se reproduira pas», a-t-il ajouté.
Les autorités au Bihar ont demandé à tous les enseignants et cuisiniers de goûter les plats avant qu'ils ne soient servis aux enfants.
Un plat infesté de phosphate
Les familles vivent dans la peur après les événements tragiques de mardi. Vingt-trois enfants, âgés de 4 à 12 ans, avaient mangé un plat de riz et de lentilles cuisiné au sein de leur école au Bihar (est). Les premiers éléments de l'enquête ont révélé la présence probable de phosphate contenu dans un insecticide et leur mort a provoqué de violentes manifestations d'habitants en colère.
«Le bilan a été porté à 23 morts», après un précédent bilan de 22 décès, a indiqué à la presse le secrétaire à l'Education au Bihar, Amarjeet Sinha. «Cela ressemble à une affaire d'empoisonnement délibéré et nous attendons les résultats de laboratoire pour confirmer la cause» des décès, a-t-il ajouté.
L’inflation oblige les familles à accepter les repas gratuits
Trente enfants restaient hospitalisés jeudi dans différents hôpitaux de cet Etat, le plus peuplé de l'Inde et considéré comme le plus pauvre, où l'inflation a rendu indispensables les repas gratuits malgré des conditions sanitaires souvent déplorables.
Dans le cadre de l'enquête au Bihar, la police a perquisitionné au domicile de la directrice, en fuite depuis les premiers décès, a indiqué une source policière sous le couvert de l'anonymat.
«Nous avons trouvé deux récipients remplis d'insecticide au domicile de la directrice, ainsi que des légumineuses, des légumes et du riz alloués pour les repas gratuits», a déclaré cette source participant à l'enquête. "Seule la directrice peut dire s'il s'agit d'un complot ou d'une erreur par négligence".
Un ministre local a rapporté que le cuisinier s'était plaint à la directrice de l'odeur de l'huile utilisée pour préparer les repas mais que la directrice.