Bangladesh: Des firmes françaises fabriquaient-elles du textile dans l’immeuble effondré?

MONDE Carrefour, Auchan et Camaïeu pourraient avoir sous-traité une partie de leur production textile à l’usine de Dacca qui s’est écroulée, selon BFMTV et «Le Parisien»…

Delphine Bancaud
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Les recherches se poursuivaient le 11 mai 2013 sous les décombres de l'usine textile effondrée le 24 avril au Bangladesh, près de Dacca.
Les recherches se poursuivaient le 11 mai 2013 sous les décombres de l'usine textile effondrée le 24 avril au Bangladesh, près de Dacca. — KHAN PALASH/SIPAUSA/SIPA

Trois semaines après la catastrophe du Rana Plaza à Dacca au Bangladesh qui a fait 1.127 morts, trois marques françaises se trouvent dans une situation délicate. L’usine qui s’est écroulée était un sous-traitant de nombreuses firmes internationales de textile. Selon Le Parisien et BFM-TV, des articles portant le nom de Carrefour, Auchan et Camaïeu auraient été retrouvés dans les décombres.

Les trois grandes marques ont immédiatement réagi à ses mises en cause: «Sur les neuf derniers mois, Camaïeu n’a passé aucune commande aux usines travaillant dans cet immeuble», a réagi un porte-parole de l'entreprise. Même son de cloche chez Carrefour. De son côté, le groupe Auchan a annoncé qu’il avait lancé une enquête, tout en affirmant: «Les usines qui travaillaient dans cet immeuble ne font pas partie de la liste de nos fournisseurs.»

Les conditions de travail des ouvriers en cause

Interrogée par Le Parisien, Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique sur l’étiquette a indiqué qu’il était possible que «ces trois groupes ne savaient même pas que leurs produits étaient fabriqués là. Le nombre de sous-traitants est tel qu’il est impossible de garder le contrôle».

Mais sur BFMTV, Fanny Gallois de l'ONG Peuples solidaires met clairement en cause la responsabilité de ces marques: «Ces entreprises ont mis la pression à leurs fournisseurs. C'est une forme de complicité. Ces entreprises savaient que les usines au Bangladesh étaient des pièges mortels pour les milliers d'ouvriers et d'ouvrières qui y travaillaient.»

Le Bangladesh est le deuxième exportateur au monde de vêtements, secteur qui représente 80% de ses exportations. Le drame de Dacca a mis sous les feux des projecteurs les conditions de travail précaires qui prévalent dans cette industrie.