Inondations en Argentine: Au moins 56 morts, un deuil national décrété
PLANETE La ville de La Plata, à 60 km de Buenos Aires, a été noyée sous deux mètres d'eau dans la nuit de mardi à mercredi...
Le bilan ne cesse de s'alourdir en Argentine alors qu'une partie du pays est noyée sous les eaux. Mercredi soir, il atteignait 56 morts, principalement dans la région de La Plata, à 60 km de Buenos Aires, couverte par deux mètres d'eau dans la nuit de mardi à mercredi, à la suite de pluies diluviennes. La nuit précédente, au moins 8 personnes avaient péri à Buenos Aires. Dans la soirée, le gouvernement argentin a décrété un deuil national de trois jours.
Le gouverneur provincial Daniel Scioli a indiqué que face à la montée des eaux, les gens «avaient tenté de se réfugier sur les toits et dans les arbres, mais certains n'y étaient pas parvenus». Les corps sont apparus au fur et à mesure que les eaux ont commencé à baisser, a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.
Le bilan s'est rapidement aggravé mercredi après-midi, passant en moins d'une heure de 25 à 46 puis à 54 morts, et pourrait encore s'alourdir, selon le gouverneur.
Pas d'électricité
La moitié de cette agglomération de 900.000 habitants a été inondée et privée de courant mercredi. Des voitures flottaient dans les rues et la ville était partiellement paralysée. Plus de 2.500 personnes ont dû abandonner leurs logements envahis par les eaux et ont été hébergés dans une vingtaine de centres d'accueil temporaires.
Des personnes âgées et des mères portant leur enfant dans les bras étaient évacuées à bord de canoës, tirés dans les rues transformées en cours d'eau par des voisins ou des secouristes.
400 mm de pluie
Selon les services météorologiques, il est tombé 400 mm de pluie en deux heures mardi soir, un record pour La Plata. L'eau s'est accumulée dans les parties basses de la ville, située à une dizaine de kilomètres du Rio de la Plata, dans une région marécageuse.
Dans le quartier périphérique de Tolosa, plusieurs dizaines de voitures émergeaient à peine de l'eau.
«Ca fait 40 ans que je vis ici et c'est la première fois que je vois ça. J'héberge trois familles là-haut, deux vieux, trois enfants, dont un handicapé; ce sont des voisins que nous avons accueillis», dit en montrant les étages de sa maison Maximiliano Miceli, affairé à nettoyer sa voiture remplie d'eau, dans le quartier de Tolosa.
A La Plata, importante ville universitaire, les écoles et les services publics ont été fermés.
«Ce qui s'est passé à La Plata, c'est du jamais vu. La moitié de la ville est sans électricité. Il y a des gens sur les toits, dans les arbres, attendant qu'on puisse aller les chercher», a déclaré le vice-ministre argentin de la Sécurité, Sergio Berni. «Nous sommes arrivés mardi à 15h00, et nous sommes bloqués ici (à La Plata), on ne nous permet pas d'avancer. il n'y a pas moyen de sortir», a confié à une radio Vanesa Silletti, recluse dans sa voiture avec son bébé de 10 mois. «La batterie est à plat. Je donne le sein au bébé. Je n'ai rien, on ne peut pas bouger», se désespère-t-elle.
Le joueur de foot Sebastian Veron inquiet
Sur les ondes d'une autre radio, l'ancien footballeur Juan Sebastian Veron, dit depuis La Plata son angoisse de ne pas voir apparaître certains proches. «Nous sommes coupés du monde», s'inquiète-t-il.
A Buenos Aires, 350.000 personnes ont été touchées par les inondations survenues en pleine nuit, mardi entre 00h00 et 07h00.
Mercredi, la vie avait repris son cours quasi-normal dans la capitale, mais des administrations déploraient des coupures de liaison Internet ou du matériel endommagé. De nombreux feux de signalisation étaient en panne.
Le maire de Buenos Aires Mauricio Macri a averti ses administrés que les inondations se reproduiraient. «Ces pluies violentes qui se répètent, affirme-t-il, sont dues au réchauffement climatique». Mais pour l'architecte Roberto Livingston, les inondations de Buenos Aires et La Plata ont des origines similaires: des villes qui ont été bâties de manière «irresponsable» sans prendre en compte l'hydrographie de la zone.