SRAS: il y a dix ans, la pandémie semait la terreur à Hong Kong

© 2013 AFP
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Il y a dix ans, le quartier d'Amoy Gardens à Hong Kong devenait une "ville fantôme" : ses habitants reclus mouraient l'un après l'autre, victimes d'une pandémie de pneumonie atypique qui se répandit comme une traînée de poudre dans le monde.
Il y a dix ans, le quartier d'Amoy Gardens à Hong Kong devenait une "ville fantôme" : ses habitants reclus mouraient l'un après l'autre, victimes d'une pandémie de pneumonie atypique qui se répandit comme une traînée de poudre dans le monde. — Peter Parks AFP FILES

Il y a dix ans, le quartier d'Amoy Gardens à Hong Kong devenait une «ville fantôme» : ses habitants reclus mouraient l'un après l'autre, victimes d'une pandémie de pneumonie atypique qui se répandit comme une traînée de poudre dans le monde.



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Première «nouvelle» maladie infectieuse du XXIe siècle à être transmise de l'animal, comme la peste, le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) a coûté la vie à près de 800 personnes à travers le monde, principalement en Asie.

Avec 299 victimes, Hong Kong a payé le plus lourd tribut après la Chine continentale (349).

Le Block E d'Amoy Gardens, un lotissement résidentiel cerné par les cinémas et les restaurants, est resté dans les mémoires comme le symbole du traumatisme vécu par l'ancienne colonie britannique.

Le 31 mars 2003, une armée d'hommes en combinaisons intégrales investit les immeubles à Amoy Gardens. Des centaines d'habitants du block E sont emmenés dans des camps de quarantaine loin de l'effervescente mégapole. Au total, 321 résidents seront infectés, dont 42 ne survivront pas.

«Personne ne venait à Amoy Gardens, même les chauffeurs de taxi refusaient d'y conduire leurs clients», se souvient Wilson Yip, le président du syndic. «Les résidents étaient rejetés à Hong Kong. Si un hôtel apprenait que vous veniez d'Amoy Gardens, il vous refusait une chambre», dit-il à l'AFP.

Yip, qui vivait dans un autre block, était «terrifié» par la maladie tueuse. Mais il était resté.

L'enquête montrera que le coronavirus circulait verticalement dans les canalisations des salles de bain, se répandant à une vitesse prodigieuse d'un appartement à l'autre.

Le mal avait été importé le 19 mars par un Chinois souffrant de diarrhée et venu rendre visite à son frère, résident du block E, avant de rentrer en Chine le lendemain.

Au niveau mondial, la pandémie avait été jugulée rapidement, dès le mois de juillet 2003 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit huit mois après le premier cas observé dans le sud de la Chine.

Marqué par des mois de psychose, Hong Kong devait toutefois changer durablement.

Les avertissements sanitaires sont depuis omniprésents dans les batiments publics, les immeubles, les transports.

Après avoir appuyé sur un bouton d'ascenseur, les Hongkongais, dont beaucoup portent des masques jetables, se frottent les mains au désinfectant.

Dans les bureaux, ordinateurs, claviers et téléphones sont nettoyés au moins une fois par semaine. A l'aéroport, des agents masqués attendent, thermomètre frontal à la main, les visiteurs fiévreux.

«En Asie et en particulier à Hong Kong, les gens ont pris conscience des dangers de cette maladie et des maladies infectieuses en général», assure Bing Lam, un médecin qui exerçait au Queen Mary Hospital pendant la pandémie.

En 2009, les autorités sonnent la mobilisation générale lorsque se déclare le premier cas de grippe porcine dans un hôtel. L'établissement est cerné par la police et 300 clients sont placés en quarantaine pendant une semaine.

Le SRAS «a changé la donne», estime Yuen Kwok-yung, épidémiologiste et co-découvreur du coronavirus, une famille de virus susceptibles de provoquer un large éventail de maladies chez l'homme, depuis le rhume banal jusqu'au SRAS.

Des chauves-souris passent pour être le réservoir naturel du coronavirus à l'origine du SRAS, qui se serait rapidement propagé à l'homme via des civettes, un mammifère qui a longtemps fait la joie des gourmets chinois.

Après le SRAS, ces habitudes-là aussi ont changé.

«Il y a assez de choses à manger, pourquoi des civettes et des chauve-souris ?», s'interroge le docteur Yuen.

Dix ans plus tard, Amoy Gardens est prêt à affronter une nouvelle calamité, assure Wilson Yip.

«Nous avons toute une batterie de dispositions sanitaires, donc si le gouvernement nous annonce l'apparition de la grippe porcine ou aviaire, nous intensifierons nos procédures de stérilisation», dit-il.