Syrie: C'est quoi le gaz sarin?
MONDE Pourtant interdit par les Nations-Unies, le régime de Bachar al-Assad projetterait de l'utiliser...
Inodore, incolore, volatile et surtout terriblement toxique. Le Sarin, dont l’utilisation serait envisagée par le régime de Bachar al-Assad pour tenter de mater les rebelles syriens, est un gaz redoutable, 500 fois plus toxique que le cyanure.
C’est un chimiste allemand, qui travaillait à la mise au point de nouveaux pesticides, qui a d’abord découvert le tabun en 1936. Deux ans plus tard, il découvrait une autre substance, encore plus toxique, le gaz sarin. Un nouveau type d'arme chimique était né.
Des effets très rapides
Obtenu assez simplement, le sarin est un composé organophosphoré rentrant dans la grande famille des agents neurotoxiques, qui figurent parmi les agents d’armes chimiques les plus mortels. Deux catégories existent : les agents G et les agents V.
Inhalés ou absorbés par la peau, ils peuvent avoir des effets très rapides. A noter que les principaux agents neurotoxiques sont le sarin (GB), le soman (GD), le tabun (GA) et le VX (dont le régime de Bachar al-Assad pourrait également disposer). Neurotoxique de catégorie G, le sarin attaque le système nerveux.
Les symptômes d’une exposition au sarin sont d’ailleurs, entre autres, un nez douloureux, des nausées, des vomissements et des convulsions avant la mort par asphyxie. Si l’exposition à ce gaz aboutit la plupart du temps à la mort, elle laisse de graves séquelles neurologiques permanentes chez ceux qui y survivent.
Arme de destruction massive
Largement produit jusque dans les années 50, le sarin a par la suite été considéré comme une arme de destruction massive et donc interdite, dès 1991, par les Nations-Unies avec la résolution 687.
Malgré cette interdiction, il sera pourtant utilisé en 1995 par la secte japonaise Aum, lors d’un attentat perpétré dans le métro de Tokyo, causant la mort de douze personnes.
En Syrie, qui n’est pas signataire de la Convention pour l’interdiction des armes chimiques entrée en vigueur en 1997, des bombes destinées à être larguées par avion sur les opposants au régime auraient été chargées avec ce gaz.