Offensive judiciaire contre l'opposition au Kazakhstan

Avec Reuters
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Les autorités judiciaires du Kazakhstan veulent interdire deux mouvements d'opposition critiques envers le président Noursoultan Nazarbaïev et fermer plusieurs médias accusés de diffuser des idées «extrémistes». Début octobre, Vladimir Kozlov, l'un des plus virulents détracteurs du chef de l'Etat, a été condamné à sept ans et demi de prison pour une tentative de coup d'Etat.

Dirigeant du parti Alga! (En avant!), il a été reconnu coupable d'avoir incité des salariés du secteur pétrolier à se soulever avant les émeutes qui ont fait 15 morts en décembre 2011. Noursoultan Nazarbaïev, 72 ans, est au pouvoir depuis plus de vingt ans dans cette ancienne république soviétique d'Asie centrale. Supportant mal la critique, il s'appuie sur son bilan économique et les réformes qui ont attiré dans le pays plus de 150 milliards de dollars d'investissements étrangers. En plus d'Alga!, Kozlov dirige le mouvement Halyk Maidany (Front populaire) qui tente de fédérer les groupes d'opposition.

Le parquet général a demandé mercredi la dissolution de ces deux mouvements pour «extrémisme», ainsi que la fermeture de tous les médias qui leur sont associés - huit journaux et 23 sites internet. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'est dite «atterrée par l'intention affichée par le parquet général kazakh (...) de faire interdire les principaux médias nationaux indépendants et d'opposition». Si cette demande devait être satisfaite, ajoute RSF, «le pluralisme cesserait tout simplement d'exister" au Kazakhstan. «Sous prétexte de lutte contre l'extrémisme, c'est une attaque sans précédent lancée par les autorités contre les voix critiques», ajoute l'organisation basée à Paris qui demande à la communauté internationale de «réagir de manière très ferme à ce nouveau signe de la dérive répressive d'Almaty». L'opposition au Kazakhstan est marginalisée et n'est guère soutenue par la population.