Conflit Syrie-Turquie: Près de 5.000 personnes manifestent contre la guerre à Istanbul
Cinq mille personnes ont défilé ce jeudi soir à Istanbul «contre la guerre», après la riposte de l'armée turque aux tirs syriens de la veille sur le territoire turc.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé de son côté qu'il ne voulait pas se lancer dans une guerre et que le Parlement avait autorisé des opérations transfrontalières uniquement dans un but de «dissuasion». Le slogan «Savasa hayir» («Non à la guerre») a été le plus répété ce jeudi sur les comptes Twitter à travers le pays.
«Non à la guerre, la paix maintenant!»
La manifestation d'Istanbul s'est vite transformée en rassemblement contre le parti au pouvoir, l'AKP. «L'AKP veut la guerre, le peuple veut la paix», scandaient les manifestants en passant devant les cordons de police. «Non à la guerre, la paix maintenant!», lançaient-ils également. Auparavant, la police avait tiré des grenades lacrymogènes pour repousser un petit groupe de manifestants anti-guerre qui se dirigeait vers le Parlement à Ankara en scandant «Nous ne voulons pas la guerre» et «Les Syriens sont nos frères».
Selon un sondage réalisé sur internet par le journal Hurriyet, 60% des Turcs sont hostiles au déploiement de forces militaires hors du territoire turc, de crainte que le pays ne soit entraîné dans un conflit extérieur. «Ce n'est pas notre guerre, nous n'avons pas à mener la guerre des autres», a déclaré un manifestant à Istanbul.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé lors d'une conférence de presse dans la soirée qu'il n'était «nullement intéressé par l'idée d'entrer en guerre». Mais, a-t-il ajouté, «la République turque est un Etat capable de défendre ses citoyens et ses frontières. Personne ne devrait chercher à tester notre détermination à ce sujet».