Iran: Téhéran condamne le retrait d'un groupe dissident de la liste noire des Etats-Unis
L'Iran a condamné le retrait prévu du groupe iranien dissident Moudjahadin-e Khalk (Mek) de la liste des organisations considérées comme terroristes par les Etats-Unis, rapporte ce mercredi la presse iranienne.
Ce retrait, décidé par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a été rendu public la semaine dernière. Il s'agit d'une victoire politique pour le groupe iranien, connu aussi sous le nom d'Organisation des moudjahidine du peuple iranien (Ompi), longtemps hébergé sur le territoire irakien sous le régime de Saddam Hussein et dont nombre de membres sont toujours en Irak.
Sur la liste noire depuis 1997
Le Mek/Ompi, qui figurait sur la liste américaine des groupes terroristes depuis 1997, a combattu le régime du shah d'Iran puis le pouvoir islamique après la révolution de 1979. Il avait combattu aux côtés des forces de Saddam Hussein lors de la guerre Iran-Irak des années 80. «En prenant cette mesure, le gouvernement américain doit être tenu responsable du sang des milliers d'Iraniens et d'Irakiens assassinés par ce groupe sectaire», a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, rapporte l'agence de presse Mehr.
«Si l'Amérique supprime ce groupe, qui a une longue histoire d'actions terroristes, de sa liste, ce serait une infraction à ses obligations internationales et une atteinte aux efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté. Le Mek/Ompi dit avoir renoncé à la lutte armée et a remis ses armes aux forces américaines après l'intervention de 2003 contre Saddam Hussein.
Les Etats-Unis réclamaient que les membres du Mek quittent le camp Achraf, la base irakienne où ils sont implantés depuis des dizaines d'années - et où les relations avec les nouvelles autorités irakiennes se sont tendues - pour s'installer dans une ancienne base militaire américaine à Bagdad d'où ils pourront gagner l'étranger. Le dernier grand groupe de dissidents a quitté Camp Achraf la semaine dernière, a-t-on appris.