A Tunis, les Français n'aiment pas les caricatures

TUNISIE Les écoles françaises sont fermées jusqu'à lundi et les représentations sécurisées...

William Molinié (texte) et Vincent Wartner (photo)
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Le lycée français Gustave-Flaubert était protégé par la police, mercredi.
Le lycée français Gustave-Flaubert était protégé par la police, mercredi. — V. WARTNER / 20 MINUTES

De nos envoyés spéciaux à Tunis (Tunisie)

Dès la mi-journée, mercredi, à Tunis, une dizaine de fourgons encadraient l'ambassade de France, place de l'Indépendance, après que plusieurs messages réagissant aux caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo ont été diffusés sur les réseaux sociaux.

Un pays en danger

Le Quai d'Orsay a demandé de fermer les écoles et les ambassades vendredi dans une vingtaine de pays musulmans. Mais en Tunisie, le consulat a décidé d'avancer à mercredi les fermetures d'établissements, qui pourraient rouvrir lundi. «On en a ras le bol d'être sous pression et de vivre dans la terreur», s'agace une employée du lycée français Pierre-Mendès-France de Tunis, qui préférerait «qu'on arrête de se moquer de toutes les religions». «D'ailleurs peut-on appeler ça de l'humour?», s'interroge-t-elle.

Dans cet établissement, les surveillants ont conseillé aux enfants de rentrer chez eux. «Les réactions sont vraiment excessives des deux côtés. Mais j'ai l'impression que Charlie Hebdo ne mesure pas les conséquences de ses actes. Il met en danger tout un pays», s'indigne Malek. «Ces caricatures mettent en danger les Français à l'étranger», insiste-t-il. La communauté française en Tunisie représente environ 30.000 personnes. Son camarade, Selim, 19 ans, estime que c'est surtout «l'ensemble des Tunisiens qui est pris en otage». Au lycée Gustave-Flaubert de La Marsa, des policiers patrouillent. «Il n'y aura rien aujourd'hui», souffle l'un d'eux, mêmes si les contrôles répétés des badauds trahissent l'appréhension de revivre les saccages de l'ambassade et d'une école américaines, vendredi dernier, au cours desquelles quatre personnes sont mortes.William Molinié

Otages

Al-Qaida au Maghreb islamique a reproché mercredi à la France d'avoir appelé à «envahir» le Nord-Mali, assurant que cela pouvait aboutir «à la mort» des otages français.