Incendie de Charlie Hebdo: le CFCM «condamne fermement» l'incendie de la rédaction
MEDIAS Le président Mohammed Moussaoui s'est exprimé mercredi matin...
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a «condamné fermement» mercredi l'incendie de Charlie Hebdo si son caractère criminel est confirmé, jugeant la Une avec une caricature de Mahomet moins «violente» que celles que l'hebdomadaire satirique avait publiées en 2006. «S'il s'agit d'un incendie criminel, nous condamnons fermement», a déclaré à l'AFP M. Moussaoui.
Le siège de Charlie Hebdo à Paris, qui publie ce mercredi un numéro spécial rebaptisé «Charia hebdo» avec à la Une une caricature de Mahomet hilare a été détruit par un incendie criminel, une source policière parlant d'un jet de «cocktail molotov» et les dirigeants du journal accusant des activistes «islamistes». «Nous condamnons l'incendie, tout en étant vigilant sur l'origine de l'incendie», a dit la président du CFCM.
Un air de déjà vu
«En 2006, le CFCM avait porté plainte contre des caricatures (de Mahomet) beaucoup plus violentes (et) même si la justice a relaxé Charlie Hebdo, elle a dénoncé l'apologie de musulmans violents», a rappelé le président du CFCM. La Une de ce matin «n'est pas sur le même plan, pas du même ordre», a-t-il estimé, tout en rappelant que «le fait même de caricaturer le prophète est considéré comme une offense pour les musulmans».
Le journal avait déjà reçu des menaces lors de la publication des caricatures de Mahomet en 2006 qui avait fait scandale. Le tribunal correctionnel de Paris, en 2007, puis la cour d'appel de Paris, en 2008, avaient relaxé Philippe Val, alors directeur de la publication, à la suite d'une plainte déposée par la Grande Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).
Pour la cour, les caricatures ne constituaient pas «une injure» à l'égard des musulmans, visant «clairement une fraction», à savoir les terroristes, «et non l'ensemble de la communauté musulmane». Parmi les dessins incriminés figuraient deux caricatures déjà éditées dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005 et qui avaient provoqué une flambée de violence dans le monde musulman.