Qui veut la peau des Kennedy ?

Yona Helaoua
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« Les Kennedy » évoque aussi les détails peu glamour de la célèbre dynastie.
« Les Kennedy » évoque aussi les détails peu glamour de la célèbre dynastie. — MUSEE ENTERTAINMENT ENTERPRISES / ASYLUM ENTERTAINMENT

   Pour la presse américaine, c'est une fresque sulfureuse ou une mauvaise photo de famille. A sa sortie aux Etats-Unis, « Les Kennedy », mini-série diffusée sur France 3 dès ce soir à 20 h 35, a occupé un espace médiatique aussi vaste qu'une demeure chic des Hamptons. Non pour son budget de 30 millions de dollars ou ses stars comme Katie Holmes, mais pour sa difficulté à trouver un diffuseur. 

 John, Jackie et leurs amphètes
L'équipe du film accuse la famille Kennedy d'avoir fait pression sur les chaînes pour empêcher la sortie des huit épisodes montrant le côté sombre de la famille : addiction aux amphétamines de John et Jackie, liens avec la mafia… Le scénariste Joël Surnow, venu à Paris affirme : « Je ne suis pas connu pour être un démocrate [il a créé «24 heures chrono»], mais ce n'est pas une série politique. La famille Kennedy était furieuse avant même d'avoir vu la série ! » Brian Lowry, journaliste au magazine culturel Variety, lui, n'adhère pas du tout à cette théorie du complot de famille : « A ma connaissance, la famille Kennedy n'a jamais commenté publiquement la série. Ce sont des spéculations… » Pour lui, le programme n'est simplement pas à la hauteur d'une série historique, d'où le désistement des grandes chaînes. Au final, la chaîne câblée ReelzChannelz a diffusé la saga en avril, rassemblant entre 1,5 et 2 millions de téléspectateurs. De bons résultats… pour une petite chaîne. Soit une audience au final confidentielle. En France, la série peut-elle marcher ? « Le mythe JFK est bien moins écorné chez nous qu'aux Etats-Unis note Marjolaine Boutet, spécialiste des séries, peut-être la série choquera plus car on connaît moins les détails peu glamour de la famille. » France 3 l'a compris et compte bien profiter de la polémique, lançant la série avec le slogan : « On ne prend pas le contrôle d'un pays sans se salir les mains. »