Pour Le Club AverroEs, la télé française a oublié la couleur
« 2007-2008 est une année noire pour la diversité dans les médias. » Le Club Averroes, qui milite pour davantage de visibilité médiatique pour les minorités, ouvre son rapport annuel par ce « jeu de mots un peu provocateur ». De fait, « on régresse », déplore son président, Amirouche Laïdi. La faute, d'abord, à la TNT, qui, « à l'exception de NRJ Paris et Demain TV, ne fait rien ». Quant aux hertziennes, France 2 est félicitée pour ses tranches infos et matinales, mais « y a-t-il une volonté de purification au service des sports ? », s'interroge le Club. Plusieurs licenciements dans ce service relèveraient d'« un acte raciste », estime Laïdi. L'affaire a été portée devant les tribunaux.
TF1, qui avait eu les honneurs du rapport lors du recrutement d'Harry Roselmack au 20 h en 2006 pèche « par sa matinale et le feuilleton "Seconde chance" ». Néanmoins, la chaîne est attentive à cette problématique. Elle a contacté le Club pour préciser que trois personnages issus des minorités allaient arriver dans la série. Mais « de manière générale les fictions télé aiment beaucoup le Noir américain, mais pas le Noir français. Même si France 4 et Canal+ font office de bons élèves en ce domaine, comme dans d'autres. Côté radio, Radio France emporte la palme, tout média confondu, de l'entreprise la plus engagée. Palme qui n'échoit pas à la presse écrite. « Il est temps que les patrons de presse réagissent...», commente Amirouche Laïdi. W
A. C.