VIDEO. Procès Merah: Echanges tendus entre Me Dupond-Moretti et Nicolas Demorand sur France Inter

MATINALE Nicolas Demorand a jugé obscènes les propos de l’avocat sur la douleur de la mère d’Abdelkader Merah…

L.Be.
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Eric Dupond-Moretti sur France Inter, le 3 novembre 2017
Eric Dupond-Moretti sur France Inter, le 3 novembre 2017 — Capture YouTube

Eric Dupond-Moretti et Nicolas Demorand n’ont pas caché leur désaccord à l’antenne de France Inter ce vendredi. Au lendemain de la condamnation d’Abdelkader Merah à vingt ans de prison pour « association de malfaiteurs terroriste », l’avocat du frère de Mohamed Merah est revenu sur cette condamnation au micro du 7-9.

L’interview s’est conclue sur un échange tendu quand l’avocat a évoqué la souffrance de la mère du condamné.

« Vous ne trouvez pas ça obscène ? »

« Elle a quand même perdu un fils, l’autre est en taule et sa fille est partie », explique Me Dupond-Moretti. « Vous ne trouvez pas ça obscène de dire les choses comme ça devant les familles de victimes ? », le coupe alors le journaliste. « Je ne sais pas si vous pensez réellement que c’est obscène ou si vous me posez la question pour me provoquer. Le chagrin des victimes ne peut pas être confiscatoire. Une mère, même si elle met au monde un enfant qui est le dernier des derniers, peut avoir de la peine. Et que vous ne compreniez pas ça, ça m’étonne beaucoup. Ce qui est obscène, c’est de dénier à cette femme le fait qu’elle soit une mère. Ce n’est pas une vache qui a vêlé, Monsieur », reprend alors l’avocat qui précise que, selon lui, c’est la question de Nicolas Demorand qui est obscène.

Mais le présentateur de la matinale de France Inter ne clôt pas le débat. « La réaction des parties civiles en entendant cela, vous la classez aussi dans les obscénités ? », demande-t-il à son invité. « Non Monsieur, les parties civiles ont tous les droits, ils sont dans le chagrin. Vous vous êtes un commentateur, vous devez avoir du recul », répond Me Dupond-Moretti, passablement irrité.

« Je regrette presque d’être ici »

« "Vous êtes méchant", a dit le frère d’une victime, Maître Dupond-Moretti », poursuit Nicolas Demorand. Ce ne sont pas mes mots, peut-être que vous les trouvez obscènes, ce sont des mots d’une simplicité biblique ». L’avocat d’Abdelkader Merah conclut alors : « Monsieur Demorand, vous ne m’écoutez pas, vous avez décidé de ne pas m’entendre et je regrette presque d’être ici ».

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné Abdelkader Merah pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », mais pas pour complicité des sept assassinats commis par son frère Mohamed en mars 2012 à Toulouse et Montauban. 

Mohamed Merah a « toujours été seul » au moment où il a commis ses assassinats, les 11, 15 et 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu par le Raid le 22 mars, a souligné la Cour. Et « s’il partageait bien les motivations » du djihadiste, « aucun élément de la procédure ne montre » qu’Abdelkader Merah « connaissait les objectifs visés et les crimes commis par son frère ».