iTélé: «C'est une grève pour les salariés, mais aussi pour les téléspectateurs»
REPORTAGE Ce mardi, des grévistes, des journalistes d’autres rédactions et des téléspectateurs se sont réunis à 13h pour soutenir la mobilisation des équipes de la chaîne info du groupe Canal +…
« #JeSoutiensiTélé » Le hashtag a quitté le virtuel des réseaux sociaux pour se matérialiser sur les banderoles et les T-shirts. Ce mardi, le mot dièse en lettres noires sur fond blanc se démultiplie devant le siège de , à Boulogne.
Alors que , la grève entamée la semaine dernière, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées au pied de l’immeuble « ». Dans la foule, des grévistes d’iTélé, mais aussi des journalistes d’autres rédactions (BFMTV, TMC, Europe 1…) et des téléspectateurs venus manifester leur soutien.
« Pour certains, c’est leur premier conflit social »
Si revient fréquemment dans les discussions, les autres revendications de la rédaction tentent de se faire entendre. Par exemple, la signature d’une charte éthique pour assurer l’indépendance de la rédaction. Ou l’exigence d’une ligne éditoriale clairement définie alors que se profile le changement d’identité de la chaîne, .
La grève a commencé le 17 octobre, mais la lassitude ne semble pas gagner les rangs. « Il y a une cohésion importante, ça se voit dans le score des votes [les suffrages en faveur de la grève n’ont jamais été inférieurs à 80 %]. Pour nous, c’est le signe que le combat est important », note Antoine Genton, le président de la SDJ d’iTélé. « La mobilisation est plus forte qu’en juin », rappelle un pigiste. A l’époque, la grève en réaction à la coupe dans les effectifs avait duré quatre jours. « Les gens sont motivés, confirme une salariée non-journaliste. Pour certains, il s’agit de leur premier conflit social. »
« C’est génial que ces salariés résistent à l’ordre établi par Bolloré »
« C’est un mouvement pour les salariés d’iTélé, mais aussi pour les téléspectateurs. Et puis il y a une dimension qui nous dépasse, et qui porte sur le journalisme et ses valeurs », clame Antoine Genton devant les caméras. « C’est génial que ces salariés résistent à l’ordre établi par Bolloré », s’enthousiasme Sophie Tissier, l’un des visages du . Elle a d’ailleurs créé la commission « Médias Debout » : « il faut que les gens aient conscience que l’information est au cœur de la démocratie et qu’il est important de bien informer les citoyens. »
Les journaux vont-ils encore déserter longtemps la grille de la chaîne ? « On attend de voir les résultats des discussions », commente sobrement le président de la SDJ d’iTélé. Une nouvelle rencontre est prévue ce mardi soir entre la direction et les représentants des salariés. Un journaliste : « On est prêt à poursuivre la grève tant qu’il le faudra. On est convaincus que nos revendications sont justes. »