Canal + porte plainte contre BeInSport pour «concurrence déloyale»

MEDIAS La chaîne française cryptée Canal + a porté plainte contre sa concurrente qatarie BeInSport pour «concurrence déloyale»...

J.M. (avec AFP)
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Une journaliste de la chaîne BeInSport film le Losc, à Luchin, le 19 juillet 2012.
Une journaliste de la chaîne BeInSport film le Losc, à Luchin, le 19 juillet 2012. — BAZIZ CHIBANE/SIPA

La chaîne française cryptée Canal + a porté plainte contre sa concurrente qatarie BeInSport pour «concurrence déloyale», a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier. «Une plainte a été effectivement déposée auprès du tribunal de commerce de Paris», a précisé cette source confirmant une information de BFM Business.

La filiale de Vivendi et ses dirigeants n'ont jamais fait mystère de leur vive opposition à l'arrivée sur le marché français de BeInSport. En juin 2012, Rodolphe Belmer, directeur général de Canal+, se disait inquiet à «long terme» face à l'arrivée de BeInSport, la chaîne du groupe qatari Al-Jazira, un acteur «potentiellement irrationnel économiquement». Il précisait: «On a un acteur -et je ne critique pas ça- qui ne semble pas mû par une logique économique, mais une logique de rayonnement culturel du Qatar.»

Une politique de tarification agressive

Canal + considère qu'il y a distorsion de concurrence entre une chaîne obéissant à la règle commune des entreprises et une rivale aux ressources considérables financée par un fonds souverain. BeInSport peut ainsi se permettre de sacrifier à la rentabilité une politique de tarification très agressive vis-à-vis de ses concurrentes, en proposant à ses clients un abonnement mensuel de seulement 11 euros. Avec une offre certes plus diversifiée (sport, cinéma séries), l'abonnement de Canal + s'élève à près de 40 euros.

Le 6 juin, le président de Canal, Bertrand Méheut avait estimé sur BFM Business que les pertes de la chaîne qatarie seraient «supérieures à 300 millions d'euros la première année». «Leur ambition n'est pas du tout de faire un résultat économique. C'est regrettable de voir ces dépenses sans fin [notamment dans l'acquisition de droits sportifs] en face desquelles il n'y a pas de revenus», avait déploré Bertrand Méheut.