Pas d'arme pour les Marseillais
Des salaires plus élevés, davantage de points de retraite, mais pas de revolver ou de gilet pare-balles. Les policiers municipaux de Marseille, qui devraient manifester aujourd'hui à l'occasion d'une journée nationale d'action intersyndicale, ne devraient pas réclamer leur équipement en armes à feu, malgré la mort d'une de leur collègue lors du braquage de Villiers-sur-Marne (94). Les « municipaux » marseillais sont équipés de matraques « tonfa » et de bonbonnes de gaz lacrymogène. Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a plusieurs fois réaffirmé ce principe, à la fois pour opérer une distinction nette entre police nationale et municipale, et ne pas prendre le risque d'une « bavure ».
Aucune mission la nuit
Localement, la question du non-armement a toujours fait l'unanimité politique et syndicale. « Nous ne souhaitons officiellement pas être armés, ni travailler la nuit, explique Christine Gaillard, secrétaire du syndicat FO, majoritaire à la police municipale de Marseille. Si nos missions venaient à changer, en revanche… » Actuellement, la police municipale marseillaise ne travaille théoriquement pas la nuit, assurant un service de 6 h à 20 h, sept jours sur sept. Elle s'occupe essentiellement de circulation, « 50 % de nos missions » selon FO, de protection (patrouille sur la voie publique, dans les transports en commun), du stationnement et de la sécurité lors d'événements protocolaires. Le tout avec 240 agents, répartis en deux vacations quotidiennes, soit entre 60 à 80 agents simultanément sur le terrain. « Nous sommes une des polices municipales les moins nombreuses, regrette Christine Gaillard. Surtout quand on voit la très grande superficie de la ville et le nombre d'habitants. » Avec 445 000 habitants, Lyon compte à elle seule 330 policiers municipaux.
Depuis plusieurs années, FO réclame une augmentation d'effectifs, pour atteindre 400 agents à Marseille. La demande a été relayée par l'opposition. « La police municipale n'est pas dimensionnée comme il le faudrait, estime Patrick Mennucci, maire (PS) des 1er et 7e arrondissements. Actuellement, la mairie emploie 240 agents pour 7 millions d'euros annuels, alors qu'elle paie 9 millions par an de prestations à des sociétés privées de sécurité. » Pour la mairie, il s'agit de « faire mieux », sans forcément augmenter les effectifs. « C'est un travail de partenariat et de coordination entre la police municipale, nationale, les médiateurs, les agents de stationnement et la vidéosurveillance, précise Caroline Pozmentier, adjointe (UMP) à la sécurité. Nous avons par exemple un agent au central radio de l'Evêché pour envoyer la police municipale où elle est la plus efficace et ne pas la placer dans des milieux de dangers pour lesquels elle n'est pas formée. »