Merci d'avoir suivi avec nous cette visite papale à Marseille.
Pape François à Marseille : Le souverain pontife a quitté Marseille après une messe géante au Vélodrome
visite Le pape a rencontré Emmanuel Macron et a dénoncé le « tragique rejet de la vie humaine, qui est aujourd'hui refusée à nombre de personnes qui émigrent »
L’ESSENTIEL
- Marseille accueille le pape pour une visite de deux jours consacrée à la Méditerranée et au défi migratoire. Le jésuite argentin de 86 ans a prévenu : il ne vient pas en visite d’Etat en France mais bien à Marseille, où cohabite un large éventail de communautés et religions.
- Vendredi, le pape a été accueilli en fanfare à l’aéroport de Marseille par Elisabeth Borne, avant d’assister à une messe à la basilique Notre-Dame de la Garde. Au même moment s’ouvrait le village des Journées Méditerranéennes autour de la cathédrale de la Major.
- Au programme ce samedi : un entretien avec Emmanuel Macron, un discours aux Journées Méditerranéennes, un défilé en papamobile sur le Prado et surtout une messe au Vélodrome devant près de 60.000 fidèles.
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Ovationné par une foule debout, le pape a conclu la messe en la cathédrale du Vélodrome en appelant, en français, à lui apporter du soutien : « N’oubliez pas de prier pour moi, c’est un travail pas facile », a-t-il lancé, après avoir évoqué, en italien, les 86 victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice.
Pour cet événement, un dispositif de sécurité « hors norme » selon les autorités a été déployé, mobilisant 6.000 membres des forces de l’ordre et un millier d’agents de sécurité privée.
Mais le dispositif liturgique lui aussi était exceptionnel, avec un chœur de 834 chanteurs (tous ont dû passer une audition), 600 points de communion repérables à leurs parapluies bleus, 600 curés et près de 80 évêques français annoncés… Et, pour la quête, des centaines de corbeilles numériques, permettant aux fidèles de payer en carte bancaire.
Dans la foule, des chrétiens de différentes confessions étaient présents, mais aussi quelques musulmans et beaucoup de familles et de jeunes. « C’est un honneur de venir, je trouve que c’est important aujourd’hui, dans une communauté multiculturelle et multicultuelle, de pouvoir tendre la main à ses frères », a expliqué à l’AFP Cécile Pivert, 57 ans, venue de Salon-de-Provence.
« C’est exceptionnel, ça fait un an qu’on en parle avec les jeunes », a assuré, très émue, Sandrine Di Maccio, venue d’Aubagne avec une cinquantaine de scouts Guides de France âgés de six à 18 ans.
L’enthousiasme était palpable avant le début de la cérémonie : « Les gens sont fiers » d’avoir le pape, « ils sont fervents », a assuré Coralie Duval, 50 ans, occupée à distribuer des drapeaux du Vatican au prix que les fidèles voulaient bien payer.
« Un pape dans un stade, ça s’était déjà vu. Mais un pape au stade Vélodrome, ça ne s’était jamais vu ! Je crois que ce soir, même la Bonne Mère a la larme à l’œil », a conclu le cardinal Jean-Marc Aveline, l’archevêque de Marseille. « Merci à vous », lui a répondu François.
La visite du pape est bientôt terminée. Sur le tarmac, son avion de retour l’attend.
Après avoir commencé sa messe en français, le pape François est passé à l'italien, sous-titré sur les écrans géants.
Le pape commence sa messe en saluant Marseille et la France. « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, que la paix soit avec vous » sont les premières paroles du pape, en français dans le texte. Réponse de la foule « et avec votre esprit ».
L’échange entre le pape François le chef de l’Etat a duré trente minutes. Un entretien « très actif et dynamique » selon l'Elysée. Parmi les thèmes qui ont été évoqués, les conflits à l’international comme la guerre en Ukraine, l’Afrique, le Haut-Karabkh mais aussi l’Argentine, pays de naissance du souverain pontife.
Les sujets de la fin de vie et des migrants en Méditerranée ont également été évoqués. Alors que le chef de l'Eglise catholique a dénoncé « l'indifférence » des responsables politiques européens, « la France n'a pas à rougir, c'est un pays d'accueil et d'intégration », a dit la présidence, assurant que le pays prendra sa part dans les arrivées à Lampedusa. Gérald Darmanin a pourtant assuré cette semaine que la France « n’accueillera pas » de réfugiés de l’île italienne.
Pour marquer son « désaccord » avec le discours du pape en faveur de l’accueil des migrants, Stéphane Ravier (Reconquête) a annoncé qu’il ne se rendra « pas à la messe au Stade Vélodrome ».
On sent toute l’expérience des Marseillais pour animer leur stade, puisque cette animation est encadrée par les South Winners, indique notre journaliste Alexandre Vella.
L’Église catholique suisse envisage, à la suite des « révélations choquantes » sur les abus sexuels en son sein, de créer un tribunal pour sanctionner les membres du clergé qui enfreignent la loi ecclésiastique. La Conférence épiscopale de Suisse s’est déclarée « dévastée » après qu’une étude a identifié près d’un millier de victimes et des efforts généralisés pour dissimuler les abus.
Face a cette situation, elle affirme samedi dans un communiqué « avoir déterminé des mesures concrètes pour renforcer les garanties et contribuer à assurer que les victimes soient entendues et qu’elles et leurs familles reçoivent justice et soient soutenues ». Parmi les mesures phares, la conférence a indiqué vouloir « créer un tribunal pénal et disciplinaire ecclésiastique pour l’église de Suisse ».
Le Vel' se remplit doucement mais sûrement.
Des éléments du discours du pape ont été postés sur X, ex-Twitter, à nouveau en français. Il attire notamment l’attention sur « le cri étouffé des frères et sœurs migrants » qui se noient en Méditerranée, et qui « transforme la mare nostruum en mare mortuum »
Après le tête à tête d’Emmanuel Macron avec le pape, le chef de l’Etat et la première dame sont ressortis à pied du Pharo pour regagner leur hôtel voisin, serrant quelques mains au passage.
Muriel et Marlène, deux sœurs, venues de Fos-sur-Mer, n’ont eu aucun mal à se retrouver. « On est déjà allées au Vatican plusieurs fois espérant voir le pape, là il est ici à Marseille, c’est historique ! »
« On est un peu déçues, on pensait qu’il y aurait foule déjà », confient-elles alors qu’elles n’ont eu aucune difficulté à venir en voiture. Alors elles envoient des messages sur les réseaux pour encourager les amis : « Cela se fait très facilement, tout le monde peut venir. » Mais cela n’entame pas leur enthousiasme. Les sandwichs sont dans le sac, les petits drapeaux prêts, et la bonne humeur au rendez-vous. Elles seront en tout cas aux premières loges pour le passage de la « papamobile ».
En fin de matinée, le pape a débuté un entretien avec le président Emmanuel Macron. Il s'agit de la quatrième rencontre entre les deux hommes, qui entretiennent des relations cordiales et se tutoient.
Nos lecteurs sont divisés entre ceux qui considèrent que la parole du pape a encore un écho, et une majorité qui n’y prête aucune attention. « Je ne pense rien de ses prises de position », explique par exemple Jacti. Pour en savoir plus, lisez l’article de notre journaliste Quentin Meunier :
Cinq écrans géants ont été installés au Prado 2, l’avenue qui relie le bord de mer au stade, pour suivre l’événement du jour : la grande messe donnée par le pape au stade Vélodrome.
Deux livres. C’est le choix qu’a fait le président de la République comme cadeaux au souverain pontife. Le premier, L’Eté, d’Albert Camus, qui entraîne le lecteur « tout autour de la Méditerranée », explique la fiche communiquée à la presse. Le second livre est Ex-voto marins de Notre-Dame de la Garde de Felix Reynaud qui « regroupe tout ce qui est à savoir ou ce qui est su de mille ex-voto inventoriés ».
« On attend les billets de la dernière chance. On est passés à l’église Sainte-Marguerite, ils nous ont dit d’essayer à la billetterie qui ouvre à 11 heures. Que le pape soit là, c’est une fierté pour Marseille », confie Emmanuelle, 48 ans, qui est venue en voisine. « C’est bien pour la communauté. On parle souvent de Marseille par rapport aux tueries, aux trafics, cela apporte un peu d’apaisement je pense. » Si elle ne décroche pas le sésame pour la messe au Vélodrome, elle rentrera regarder chez elle devant la télé. « Attendre debout jusqu’à 15h30, avec toutes les sécurités à passer, je n’ai pas envie. »
Quelques phrases du pape lors de son discours :
Le pape François a mis en garde contre « la perspective faussement digne d’une mort douce », alors qu’un projet de loi sur la fin de vie est attendu de façon imminente en France, samedi lors d’un discours à Marseille.
« Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? », s’est interrogé le pape, alors que les arbitrages de l’exécutif autour d’un nouveau droit sur « l’aide active à mourir » seront scrutés avec attention dans le futur projet de loi.
Le pape François a appelé à une « responsabilité européenne » face au phénomène migratoire et martelé que les migrants qui « risquent leur vie en mer » pour gagner l’Europe « n’envahissent pas », au second jour de sa visite à Marseille.
« Le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps », a-t-il affirmé en clôture des Rencontres méditerranéennes, estimant que ce processus doit être géré « avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives ».
Dans son discours, le pape a fait une ode à la ville de Marseille qui « accueille les richesses de la mer et donne une patrie à ceux qui n’en ont plus ». François Ier a ensuite décliné trois « réalités qui caractérisent Marseille : la mer, le port, le phare ».
François Ier et Emmanuel Macron sont donc arrivés au palais Pharo pour la séance conclusive des rencontres méditerranéennes réunissant 70 évêques.
Habituellement réservé aux ultras, le virage nord du Vélodrome sera occupé ce samedi par 800 choristes pour animer la messe du pape. « Vendredi soir, on a répété à 800 et oui, le trac arrive un peu », avoue Audrey Bouzon, une jeune maman de 36 ans. Notre journaliste Alexandre Vella a pu assister à cette ultime répétition.
Entre la Coupe du monde de rugby et les habituels matchs de Ligue 1, la journée promettait déjà d’être chargée pour les forces de police et de gendarmerie sur le plan sécuritaire. Une attention toute particulière est bien entendu portée au pape, entre la messe au Vélodrome devant 60.000 fidèles et le défilé sur le Prado, où sont attendues 100.000 personnes. Il faut y ajouter la Techno Parade et une nouvelle journée de manifestations contre les violences policières dans de nombreuses villes. Selon le renseignement territorial, 116 marches sont ainsi attendues, rassemblant 24.000 à 30.000 personnes. Au total, 30.000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France aujourd’hui.
Le pape de 86 ans va entamer sa deuxième journée à Marseille par une rencontre avec des personnes en situation de précarité à la congrégation des « Missionnaires de la charité » à Saint-Mauront, un quartier parmi les plus pauvres d'Europe, situé à la lisière du nord de la ville.
Faut-il y voir un effet de la présence du pape ? En tout cas, des Parisiens reconnaissent des qualités à la ville de Marseille, et c’est assez rare pour être souligné.
A peine arrivé vendredi dans la deuxième ville de France, le chef de l’Eglise catholique a fustigé la « peur » et « l’indifférence » face au sort des migrants qui cherchent à traverser la Méditerranée en se recueillant devant un monument dédié aux marins et migrants disparus en mer à la basilique Notre-Dame de la Garde.
Devant cette « Bonne mère » qui symbolise la ville et domine la baie de la cité phocéenne, Jorge Bergoglio a rendu hommage aux secouristes qui « sauvent les migrants » en mer et dénoncé les « gestes de haine » de ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues.
Bonjour et bienvenue sur ce live consacré à la visite du pape François à Marseille. Le chef de l’Eglise catholique est en France pour la première fois, et donnera une messe cet après-midi dans le stade du Vélodrome. Avant cela, il parlera du sort des migrants en tête-à-tête avec Emmanuel Macron et aux Journées Méditerranéennes.
20 Minutes est sur place pour vous informer en direct sur cette visite papale phénoménale. Pour ne rien en louper, restez connectés !