Pape, Macron, rugby… Des Marseillais fuient la ville parce que « ça va être l’apocalypse » ce week-end

témoignages Près de Marseille, à l’étranger ou Paris, vous êtes plusieurs à avoir choisi de prendre la poudre d’escampette

Caroline Delabroy
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Entre rugby, visite papale et présidentielle, la fin de semaine à Marseille est dense (Photo d'illustration)
Entre rugby, visite papale et présidentielle, la fin de semaine à Marseille est dense (Photo d'illustration) — BERTRAND LANGLOIS / Montage 20 Minutes
  • Le pape François arrive à Marseille ce vendredi pour deux jours. Avec lui, Emmanuel Macron, Élisabeth Borne ou encore les supporteurs des équipes de France et de Namibie, restés profiter des calanques.
  • 20 Minutes qui laisse traîner des oreilles sur le Vieux-Port a bien senti que des Marseillais allaient quitter le navire.
  • Un appel à témoignages plus tard, la tendance est confirmée. Hélène, Xavier, Estelle ou encore Bruno expliquent pourquoi et comment ils vont fuir le centre-ville de Marseille cette fin de semaine.

Sylvie n’habite pas à Marseille même, mais clairement la première chose qui lui vient à l’esprit lorsqu’on évoque le combo sport-politique-religion, c’est « wahou, formidable sourire », suivi de l’émoticone idoine. Comme Sylvie, nombre de nos lecteurs et lectrices qui ont répondu à notre appel à témoignages s’émeuvent de la dense fin de semaine qui se profile à Marseille. Au programme : la venue historique du pape François, le mondial de rugby et la présence d’Emmanuel Macron au Vélodrome pour la messe de fin de tournée papale. Un menu un peu trop lourd qui semble filer la nausée à pas mal de Marseillais.

A notre question « allez-vous quitter Marseille ce week-end ? », Hélène, Sylvie ou Bruno ont répondu « oui ». La Ville a beau avoir instauré la gratuité du stationnement dans toutes les rues jusqu’à samedi 19 heures, peu ou prou l’heure prévue pour le décollage de l’avion ramenant le pape au Vatican, rien n’y fait. Les restrictions de circulation font fuir Hélène qui « quitte Marseille ce week-end pour Avignon ». « Entre les bars et restos blindés, les plages noires de monde et la circulation modifiée, il va être difficile de profiter du week-end sur place ! », tranche-t-elle.

« Me réfugier avec ma mie en terre plus hospitalière »

Marion a choisi de mettre le cap sur la Côte bleue pour surfer : « On n’a pas toujours des vagues en Méditerranée, vendredi et samedi il est prévu un mètre de houle. Du coup, je fais une pierre deux coups, j’évite la folie de Marseille. » Xavier, quant à lui, serait bien resté pour le rugby. « Anglais, Argentins, Sud-Africains et Ecossais avaient déjà diffusé une ambiance unique dans la ville », confie-t-il. « Mais l’arrivée d’une horde d’idolâtres du Saint-Père et de son bedeau Manu le Sournois a fini par me convaincre de me réfugier avec ma mie en terre plus hospitalière », ajoute-t-il, sans préciser ladite terre loin des 100.000 personnes attendues sur le parcours de la « papamobile » à Marseille.

Estelle a pour sa part déniché des billets d’avion 70 euros pour Barcelone. Départ jeudi, retour dimanche. « Plutôt que d’être coincé trois jours ici sans pouvoir bouger, nous avons préféré anticiper et partir », écrit-elle. « Le président, le pape, le rugby et la foire internationale ! Dans la ville la plus bouchée de France avec Paris… Déjà que sans aucun événement, notre ville est constamment bouchée, alors avec tout cela en même temps, cela va être l’apocalypse », prédit la Marseillaise.

« Ici à l’Estaque, on craint dégun ! »

Une Elodie, qui se méfie aussi du réseau de transport marseillais : « Sachant que nous n’avons que deux lignes de métro non climatisées, deux lignes de tram (qui suivent le métro…) et des bus pris tout le temps dans les bouchons… » Là-dessus, 20 Minutes Marseille ne saurait lui donner tort, même si la RTM (régie des transports métropolitains) promet un « dispositif renforcé », à savoir un tramway toutes les cinq minutes sur la ligne 3, et une fréquence « jusqu’à deux minutes » toute la journée de samedi dans le métro. Pas de quoi convaincre Bruno de venir ce jour-là en centre-ville. « Ici à l’Estaque, on craint dégun, nargue-t-il. Donc le week-end sera tranquille. » Au programme : « sortie vélo dans la colline et peut-être plages de Corbières tôt le matin », « un paradis en cette saison ». « Bref, Macron, le rugby, le foot (pardon !), on s’en bat les c… s ! », nous écrit-il.

Même chose du côté de Capucine, « ravie de quitter la ville » pour aller garder ses petits-neveux à Paris, même l’occasion est un hasard du calendrier. Ceci dit, elle ne s’attend à guère mieux dans la capitale : « c’est l’enfer aussi à Paris en ce moment, il y a le rugby, les travaux… ».