REPORTAGEUn enfant contracte le coronavirus à Marseille, son école reste ouverte

VIDEO. Coronavirus à Marseille : Une école reste ouverte alors qu’un élève est malade, « il ne faut pas céder à la panique »

REPORTAGEA l’école privée catholique d’Endoume, dite aussi école Bensa, un élève de CM1 a contracté le coronavirus. Sa classe est fermée, mais l’école reste ouverte, malgré la demande de retraits de trois enseignants
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • La classe de CM1 de l’école privée catholique d’Endoume est fermée, sur ordre des autorités.
  • Un enfant élève de cette classe a été diagnostiqué positif au coronavirus, quelques jours après que sa mère a été également déclarée malade.
  • Trois enseignants de l’école ont fait valoir leur droit de retrait, selon nos informations. Des demandes refusées par le rectorat.
  • Les parents, eux, ne cèdent pas à la panique.

C’est un jeudi matin comme les autres devant l'école privée catholique d’Endoume, dite aussi école Bensa, située dans un quartier prisé de Marseille, dans le très favorisé 7e arrondissement, à quelques encablures du bord de mer. Comme les autres… ou presque : à partir de ce jeudi, la classe de CM1 de cette école maternelle et primaire restera fermée, sur ordre des autorités. Un enfant élève de cette classe a été diagnostiqué positif au coronavirus, quelques jours après que sa mère a été également déclarée malade, devenant le premier cas de coronavirus à Marseille.

Ainsi, la trentaine d’élèves scolarisés en CM1 dans l’établissement ainsi que leur professeur des écoles sont priés de rester chez eux. Mais le reste de l’école reste ouvert, malgré une certaine inquiétude. Trois enseignants de l’école ont fait valoir leur droit de retrait, selon nos informations. Des demandes refusées par le rectorat, pour qui la situation ne présente « aucun danger grave et imminent ».

« Le virus va sagement rester dans la classe de CM1 ? »

« La semaine dernière, bien avant ce cas et la rentrée des classes ce lundi, nous avons fait livrer des savons dans les écoles, si bien que toutes les écoles marseillaises en sont équipées », abonde Danièle Casanova, adjointe aux écoles. « On croit quoi ?, plaisante Simone, dont la petite-fille est scolarisée dans la même école que le petit garçon malade. On croit que le virus va sagement rester dans la classe de CM1 fermée ? Une épidémie, ça s’étend de toute façon… »



« Quand j’ai su que l’école restait ouverte, oui, je me suis assez interrogée, confie Marie* [le prénom a été changé] devant la porte d’entrée de l’école. Mais je travaille dans le médico-social et j’ai assez confiance en les autorités. Ça ne m’inquiète pas trop. Mes enfants ont pu jouer avec ce petit garçon dans la cour de l’école, mais tout comme ils auraient pu se croiser dans la rue. »

« Il ne faut pas céder à la panique »

« Quand j’ai vu qu’ils ne fermaient pas l’école, j’étais étonné, abonde Lionel, un père d’élève. Ils auraient pu fermer toute l’école, mais bon, après, il ne faut pas céder à la panique. » « A l’école, certains ont peur, poursuit sa fille Alice, scolarisée en CM2. Mais je les rassure en leur disant que c’est comme une grippe et qu’on a quand même une grande chance de pas mourir. » « Je connais bien cet enfant malade, puisque son père est un collègue, poursuit Alexandra. Mais je ne suis pas plus inquiète que ça. Et, de toute façon, je m’attends à ce qu’il y ait d’autres cas… »

« Forcément, tout le monde s’est posé la question de mettre ses enfants à l’école ou pas, assure Aude, une sage-femme mère de deux petites filles scolarisées dans l’établissement. Pour moi, c’est comme un genre de grippe, et j’ai dit à mes enfants qu’ils n’étaient pas particulièrement vulnérables. Mais certains parents ont peur. Je suis juste étonnée que ça arrive si vite de Chine à notre petite école ! »

Un cas dans un lycée aixois

« Il faut faire attention à la psychose, abonde Simone. Ma petite-fille aurait pu aussi jouer avec un gosse qui a la tuberculose. Pendant que vous y êtes, interdisez les voitures, car cela crée de graves accidents de la route ! Et puis les enfants, ils sont résistants ! Ils ont un meilleur système immunitaire que nous ! »

« Le coronavirus se transmet après un contact rapproché, dans un espace confiné, par des postillons, répète une porte-parole de l’ARS. Il ne se transmet pas par l’air, dans la cour d’école par exemple. » Outre cet enfant et sa mère, le père de famille et le second enfant de cette fratrie ont été touchés par le coronavirus. Ce dernier est scolarisé au lycée Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence, où, en revanche, aucune mesure n’a été prise en particulier, le lycéen ayant selon l’ARS « pas suffisamment » fréquenté l’établissement ces derniers jours pour présenter un risque.