VIDEO. Cédric Herrou: «Je demande à Macron de réagir»

INFO «20 MINUTES» L'agriculteur militant a été condamné par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence à de la prison avec sursis...

Propos recueillis par Mathilde Ceilles
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Cédric Herrou à son procès en appel
Cédric Herrou à son procès en appel — Mathilde Ceilles / 20 Minutes

C’est une peine plus lourde qu’en première instance, où seule une amende de 3.000 euros avait été prononcée. Ce mardi, l’agriculteur militant Cédric Herrou, principale figure de l’association d’aide et de défense des migrants Roya Citoyenne, près de Vintimille en Italie, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour aide à l’immigration clandestine mardi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Cédric Herrou en appelle désormais au président de la République Emmanuel Macron.

Comment accueillez-vous la décision de la cour d’appel ?

Mal. Je pensais que la justice était indépendante. Je voyais en ce procès un audit sur la question des migrants. C’est un bon audit, on a bien compris ! C’est grave. Les politiques instrumentalisent. Cette condamnation est une menace : « Si vous recommencez, on vous met en prison ! ». C’est scandaleux.

Pourquoi ?

Aujourd’hui, il y a des demandeurs d’asile qui ne peuvent pas faire leurs demandes d’asile, et moi, je suis là au milieu. Et on me menace de prison ! J’ai toujours eu une question simple : qu’est-ce qu’on fait ? On fait en cachette ? Cela dérange que je mette en lumière les défaillances de l’Etat. Ce problème de migrants est un problème national, qui touche à ce que représente la France, pays des droits de l’Homme ! Il y a un problème de fond. Où va-t-on ? J’en alerte M. le président Macron sur ce qui se passe, et sur ce qu’est la France.

Que voulez-vous lui dire ?

Je demande à Macron de réagir. Je ne vais pas pleurnicher devant le président sur mon sort, c’est un petit problème comparé à la situation actuelle. Il y a des gens qui font le travail de l’Etat face aux défaillances des pouvoirs publics. Ce n’est pas normal. Il doit s’emparer de cette problématique. Il peut venir comprendre ce qui se passe, avec un préfet en place qui ne gère pas la question d’accueil des mineurs isolés. Or, ils doivent être pris en charge, il y a des lois. Je veux alerter le président. La justice ne m’a pas du tout compris.

Que comptez-vous faire maintenant ? Pensez-vous arrêter vos activités ?

Il y a des gens chez moi en ce moment. Si je le fais, c’est non-assistance à personne à danger, non ? On n’a pas le droit de mettre dehors des mineurs isolés. Ce qui est sûr, c’est qu’on ira devant la Cour de cassation. Et nous allons interpeller des députés européens pour amener ça à Strasbourg.