Top 14: Face au Racing 92, beau match et belle victoire pour Clermont, réduit à 14
RUGBY Même réduits à 14, les Jaunards n'ont laissé aucun espoir aux Racingmen. Et le public du Vélodrome a profité d'un sacré spectacle...
- Rien à dire, les Clermontois sont au dessus. A 14 contre 15, ils remportent un match spectaculaire face au Racing 92 (37-31).
- Ils affronteront un RC Toulon bien moins joueur (c’est le moins que l’on puisse dire) en finale, dimanche prochain au Stade de France.
Pas deux fois. Un an après leur cruelle défaite face au même adversaire et au même stade de la compétition, les Clermontois ont ce samedi balayé le Racing 92 en demi-finale du Top 14 (37-31). « On s’est pas mal construit autour de ça », avait avoué avant le match le directeur sportif des Jaunards Franck Azéma. « Ça », c’était une défaite cruelle 33-34, après prolongation, avec des décisions très contestables de l’arbitre de la rencontre.
A 14 contre 15, un début de deuxième mi-temps énorme
Cette année, les Clermontois se sont mis à l’abri très tôt : ils ont mené le match de la 18e minute au coup de sifflet final. Et pourtant, les Auvergnats ont passé une bonne partie de la deuxième mi-temps à 14 contre 15, après l’expulsion de Philipp Van der Merwe pour un placage haut (genre à la tête quoi).
Le Racing, dépassé en première mi-temps (19-6, deux essais de Penaud et Lopez), n’a eu que quelques minutes pour espérer revenir. Car à la 47e, Camille Lopez a joué une pénalité en mode bonhomme (= à la main). L’ouvreur clermontois défie Rokocoko et inscrit un essai décisif, qui a plongé la tête des Racingmen définitivement sous l’eau, tout au fond du Vieux-Port. « Cet essai nous fait vraiment très mal, commente le talonneur Virgile Lacombe. Le rugby, c’est une histoire de gestion des temps forts ! »
Et à ce jeu-là, les Clermontois l’ont clairement emporté, avec dans la foulée deux pénalités de Morgan Parra et un essai de Fritz Lee, alors qu'ils évoluaient à 14 contre 14 (jaune contre Masoe). Les Racingmen se sont remobilisés bien trop tard, dans une fin de match aussi spectaculaire que bordélique. « On partait de trop loin », déplore le coach Laurent Labit. Allez, pour l’anecdote, on notera que les trois essais franciliens offrent un joli hommage à Chris Masoe, qui prend sa retraite :
- Il a d’abord inscrit un essai très acrobatique, qui sera du meilleur effet sur les vidéos YouTube.
- Encore un essai à la 77e pour le Néo-Zélandais, qui le célèbre à peine, conscient que ça ne les emmènera pas au Stade de France.
- Pour la beauté du geste, c’est lui, le troisième ligne, qui transformera le troisième essai des Racingmen, inscrit par Tameifuna à la sirène.
L’écart est mince, les Franciliens meurent à six points… Mais le public du Vél' n’aura quasiment jamais douté de l’issue de ce match. « On a perdu contre meilleur que nous », assure Laurent Labit. Petite variante avec Maxime Machenaud : « On est tombé plus fort ! »
Les Clermontois attendent la finale pour faire la fête
Les Clermontois, eux, se qualifient pour la 16e finale de leur histoire (Coupe d’Europe + Top 14). Ils vont modestement fêter cette victoire : on l’a remarqué dès le coup de sifflet final. Les effusions avec les supporters ont été réduites au strict minimum. Et c’est seulement après le départ des joueurs au vestiaire que la Yellow Army a envahi la pelouse du Vélodrome.
Paul Jedrasiak nous explique : « On a parfois lâché du jus sur ce genre de célébrations. On voulait remercier nos supporters, oui, mais aussi leur montrer qu’il y a encore une marche à gravir ! » Et pas la plus simple, quand s’appelle Clermont.