Vaucluse: Les opposants à Bompard avaient droit à 71 caractères chacun dans le journal municipal

JUSTICE Il a été sommé de revoir le règlement…

20 Minutes avec AFP
Le député du Vaucluse Jacques Bompard (Ligue du Sud, extrême droite).
Le député du Vaucluse Jacques Bompard (Ligue du Sud, extrême droite). — Pascal Guyot - AFP

Le maire d’Orange, Jacques Bompard, (Ligue du Sud, extrême droite), a été sommé par la justice de se montrer plus généreux avec son opposition, qui n’avait le droit qu’à 71 caractères par élu pour s’exprimer dans le bulletin municipal.

Dans une décision rendue le 24 mai, et consultée mardi par l’AFP, le tribunal administratif de Nîmes « enjoint au maire d’Orange » de modifier le règlement « définissant l’espace réservé à l’expression des élus d’opposition sur le bulletin municipal ». La loi prévoit que les journaux municipaux réservent un espace à l’opposition mais ne précise pas dans quelles conditions.

Jacques Bompard a affirmé avoir institué cette règle des 71 caractères « pour tenir compte du principe d’égalité », mais être « tout à fait d’accord pour réévaluer ça ».

Des conditions qui « empêchent l’expression des élus minoritaires »

Il avait alloué 2.500 caractères aux groupes siégeant au conseil municipal, partagés à raison de 71 caractères par élu. Soit la répartition suivante : 2.072 signes pour les 29 élus de son propre groupe (Ligue du Sud), mais seulement 214 signes pour les 3 élus divers gauche, 143 pour les 2 élus Les Républicains et 71 signes pour l’unique représentante du Front de Gauche.

Ces conditions drastiques « empêchent l’expression des élus minoritaires » dans un journal de plus de 20 pages « parfois agrémenté de commentaires peu amènes envers les élus de l’opposition », relève le tribunal.

« La communication du député-maire d’Orange relève de la pure propagande », ont dénoncé dans un communiqué les trois élus divers gauche (« Aimer ma ville »), qui avaient saisi le tribunal. 71 signes, « ce n’est plus du gazouillis, mais un murmure évanescent sous le tonnerre de ses propres diatribes », ajoutent-ils, faisant référence à un tweet qui comporte 140 signes.