Marseille: Louisa Necib, la joueuse comparée à Zidane mais méconnue dans sa ville natale

FOOTBALL On compare la milieu de terrain des Bleues à «Zizou»...

Christine Laemmel
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Louisa Necib, pendant le match amical France-Ecosse le 28 mai 2015
Louisa Necib, pendant le match amical France-Ecosse le 28 mai 2015 — POL EMILE / SIPA/SIPA

A Marseille, tout le monde connaît Zidane. Son enfance à la Castellane, son numéro 10 et même la maison de sa sœur aux Pennes-Mirabeau. Louisa Necib porte le même maillot au sein de l’équipe de France féminine, qui jouera ce mercredi soir pour une qualification en huitième de finale du mondial. Elle a des origines algériennes, elle aussi. Et a grandi dans le quartier de la Busserine, à 8 km de la cité qui a vu naître Zidane.

Si la jeune femme de 28 ans n’a pas encore le palmarès de son homologue masculin, la milieu de terrain était tout de même la seule Française dans le Top 10 du Ballon d’Or féminin en 2014. Avec Lyon, elle a gagné deux Ligue des champions et neuf titres de championne de France. Quatrième au Mondial de 2011 avec les Bleues, elle pourrait bien faire mieux cette année au Canada.

« Elle joue en équipe de France c’est ça ? »

Le parallèle est facile entre « Zizou » et « Ziza » comme la surnomment certains. Mais il n’est pas forcément judicieux. A Marseille, où Zidane est érigé en dieu vivant, où les victoires de l’OM rythment le pouls des habitants, difficile de situer Louisa Necib.

« Ah, je ne savais pas qu’elle était marseillaise », lance Stéphane, « footeux », L’Equipe ouvert devant lui. « Elle joue en équipe de France, c’est ça ? », tente un autre. Il faut gratter jusqu’aux clubs féminins de la ville, pour trouver une réponse à notre question. « Evidemment que je connais Louisa Necib, elle a joué ici », rigole presque jaune Cyril Caleca, coach de l’équipe de réserve du F.A. Marseille Féminin (FAMF).

Si « deux ou trois filles » de son club sont les seules à arborer son maillot, c’est que le curseur, dans la ville de l’OM, est bloqué du côté des garçons. « Tout le monde a les yeux braqués sur le Mondial en ce moment, explique l’entraîneur, mais d’habitude, on ne voit personne. » Surtout pas les journalistes.

Une « Provence encore machiste »

Les inscriptions, elles, sont en progression constante. « On sent que ça rentre dans les mœurs », analyse Claude Cocchi, coach des U6 et U11 au FAMF. Après la première année des féminines de l’OM en D2, à peine quatre ans après la reformation de l’effectif, « il ne faut pas se faire de soucis », assure-t-elle.

Dans une « Provence encore machiste », où on la regardait « comme une pestiférée », en tant qu’entraîneur femme, il y a quelques années, Claude voit les lignes bouger. « Cette année, un sponsor a lâché l’équipe masculine pour rejoindre les filles », se félicite la responsable des U6 aux U11.

Pour la suite, à Marseille, « tout dépendra de ce que font les Bleues ». A commencer par Louisa Necib.