Marseille: Le service des sapeurs-pompiers sera réorganisé

SOCIETE La chambre régionale avait critiqué sévèrement le SDIS des Bouches-du-Rhônes...

Mickael Penverne
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Le Service Départemental d'Incendie et de Secours ( SDIS ) du département des bouches du Rhône.
Le Service Départemental d'Incendie et de Secours ( SDIS ) du département des bouches du Rhône. — P.MAGNIEN / 20 MINUTES

La présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a présenté ce jeudi le nouveau conseil d’administration du SDIS 13 (service départemental d’incendie et de secours) désormais présidé par l’ancien député UMP Richard Mallié. Composé de 1.200 sapeurs-pompiers professionnels et de près de 4.000 volontaires, le SDIS est doté d’un budget de 195.000 euros.

La chambre régionale des comptes a publié en 2013 un rapport sévère sur la gestion de cet établissement. Les magistrats avaient constaté des irrégularités dans la passation de certains marchés publics. «Le SDIS a ainsi versé près de 150.000 euros d’honoraires en 2009 à trois cabinets d’avocats sans aucune procédure de consultation et de mise en concurrence», s’étonnaient-ils.

La Chambre avait aussi pointé du doigt la création du Centre international de ressources et d’expertises (CIREEX), destiné à proposer des formations sur les risques technologiques et industriels: «Ce contrat qui prévoyait des actions de formation pour 163.000 euros ainsi que 200.000 euros de travaux, n’a fait l’objet d’aucune publicité, ni de mise en concurrence», avait-elle écrit.

«La meilleure des choses, c’est de faire des contrôles»

Quelques mois plus tard, les inspecteurs de l'Office de lutte contre la fraude de la Commission européenne se sont également intéressés à l’utilisation des finances publiques par le SDIS. En cause, une subvention du FEDER (Fonds européen de développement économique et régional) de plus de 227.000 euros pour financer l'installation de cinq caméras censées détecter les départs de feu. Au final, ils ont recommandé à Bruxelles de recouvrer l’intégralité de sa subvention.

Tous ces problèmes sont derrière nous, a indiqué jeudi Martine Vassal qui promet une réorganisation du service. «Elle sera bientôt dévoilée, a-t-elle déclaré. Nous serons très à cheval sur le fonctionnement. La meilleure des choses, de toute façon, c’est de faire des contrôles». Le nouveau président du conseil d'administration n'a pas souhaité en dire davantage: «Je viens à peine d’arriver, a plaidé Richard Mallié. Laissez-moi le temps de prendre mes marques. Mais je peux vous assurer qu'il y aura bien une réorganisation».

 

Martine Vassal présente le nouveau président du conseil d'administration du SDIS 13, Richard Maillé - Mickaël Penverne / 20 Minutes

 

Les élus assurent que le ménage a déjà commencé. Le CIREEX, qui «n’était pas très rentable et coûtait très cher» selon Martine Vassal, a été fermé sous la mandature de Jean-Noël Guérini. «L’établissement est fermé mais les installations sont toujours utilisées pour des formations», a précisé la présidente du conseil départemental. Quant à la subvention européenne, là aussi, le règlement est «en cours» selon le colonel Grégory Allione : «La situation sera réglée d’ici juillet».

Le nouveau directeur du SDIS a pris ses fonctions dans les Bouches-du-Rhône en octobre. Il a remplacé le colonel Luc Jorda, parti à la retraite en juin 2014 après 35 ans de service, qui avait la réputation se montrer parfois cassant et autoritaire. Il a été ainsi poursuivi pour harcèlement moral par une ancienne officière de son service qui l’accusait d’avoir bloqué sa carrière depuis 1999. Il a été finalement relaxé par le tribunal correctionnel de Marseille en 2013.

«Aujourd’hui, l’ambiance s’est détendue, ça va beaucoup mieux», affirme Nicolas Perrin, du syndicat autonome. «En fait, ça s’est amélioré depuis la reprise en main du service par Jean-Noël Guérini (l’ancien président du conseil départemental est devenu président du conseil d’administration en février 2013) et le dialogue social est désormais en cours», souligne un autre syndicaliste, qui a cependant requis l’anonymat.