Marseille: Les trois techniques pour éviter les cambriolages
FAITS DIVERS La police propose un service gratuit d'audit et de conseils pour sécuriser votre domicile...
Marseille accueille pour la première fois le salon international de la sûreté des accès, baptisé AccesSecurity, au parc Chanot. Une centaine d’entreprises du monde entier exposent leurs solutions techniques pour éviter les intrusions: caméras de surveillance, portes blindées, portiques de sécurité, drones, etc. Au milieu de ces nouvelles technologies sécuritaires, la police vante, de façon plus modeste, son dispositif de la «prévention de la malveillance».
Mis en place en 2008, ce service s’adresse aux entreprises et aux particuliers qui souhaitent sécuriser leurs locaux ou leur logement. Peu connu du grand public, il est pourtant gratuit. «Il suffit d’adresser une demande écrite au directeur départemental de la sécurité publique qui nous la transmet, explique le major Laurent Legrand. On prend contact avec le demandeur. On procède ensuite à une visite du site et à partir de là, on préconise des solutions techniques ou organisationnelles pour améliorer la sécurité.»
Les Bouches-du-Rhône ont enregistré l'année dernière 11.500 cambriolages d'habitations et 2.200 vols dans des locaux d'entreprises. Il existe au moins trois techniques pour protéger son appartement ou sa maison, sans forcément transformer celle-ci en bunker.
- Il faut d’abord «dissuader l’action» du malfaiteur. Il faut le faire douter de sa volonté et de sa capacité à aller jusqu’au bout de son acte «malveillant», selon la terminologie policière. «Un délinquant est un être rationnel, explique Laurent Legrand. Il va toujours faire le calcul entre les risques qu’il encoure à entrer chez vous et les bénéfices qu’il espère en tirer». Il faut donc installer le doute dans son esprit. Une simple signalétique peut parfois suffire comme un panneau sur les murs extérieurs indiquant que la maison est protégée par une alarme ou une entreprise de sécurité.
- Il faut ensuite «retarder» l’action du délinquant. Lors d’un cambriolage, le temps est le facteur le plus important. «Le temps de résistance mécanique doit être supérieur au temps de détection de l’intrusion, au temps de gestion de l’alarme et au temps d’intervention des forces de l’ordre», théorise Laurent Legrand. Pour permettre à la police ou à la gendarmerie d’intervenir à temps, il faut donc gêner la progression du malfaiteur. Pour cela, il faut multiplier les obstacles avec, par exemple, une solide porte d’entrée, des volets fermés, une alarme, une autre porte fermée à double tour, un coffre-fort, etc. «Si le cambrioleur voit qu’il y a trop d’obstacles devant lui, il ira voir ailleurs», assure Laurent Legrand.
- Il faut enfin «diminuer l’attrait de la cible». C’est sans doute l’argument le plus difficile à entendre pour certains particuliers qui affichent ostensiblement leur réussite financière avec une belle villa et une ou plusieurs voitures rutilantes. On pense notamment aux joueurs de foot dont certains ont subi des cambriolages violents à Marseille. Le procès des sept prévenus se tient d’ailleurs cette semaine devant la cour d’assises des mineurs des Bouches-du-Rhône. «On ne peut pas demander aux gens de changer de voiture, explique Laurent Legrand. Mais dans ces cas-là, on leur conseille au moins de modifier régulièrement leurs trajets quotidiens et de s’assurer que personne ne les suit.»