Marseille dit non aux salles de shoot

SOCIETE Le chef de la majorité municipale a refusé d'expérimenter des salles de consommation de drogue...

A.R.
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Une salle de shoot à Lille.
Une salle de shoot à Lille. — M.Libert / 20 Minutes

Il n’y aura pas de salle de shoot à Marseille. L'Assemblée nationale a adopté mardi soir, l'expérimentation pendant six ans maximum de salles de consommation de drogue à moindre risque, autrement appelées «salles de shoot».

«Nous refusons l'expérimentation à Marseille, a insisté jeudi midi Yves Moraine (UMP), le chef de la majorité municipale. On fait tout pour nous empêcher de fumer, de boire ou même de manger une tartine avec du beurre et on favoriserait la consommation de produits interdits par la loi? C'est non. Et le maire a toujours été contre.»

En 2010 pourtant, Jean-Claude Gaudin (UMP) le sénateur maire de Marseille, était prêt à en ouvrir une. «C’est peut-être mieux pour les gens qui ont envie de se piquer de le faire dans un lieu où il peut y avoir des médecins, où il peut y avoir un contrôle, que de les laisser sur les marches de la gare Saint-Charles ou d’autres quartiers de la ville», avait affirmé le maire sur les ondes d'une radio nationale, avant de changer d'avis.

Un comité d'expert préconisait une ouverture

Il y a deux ans, un comité d'experts marseillais, composés de médecins, de chercheurs et des représentants d'associations, avait préconisé l'ouverture de salles, à titre expérimental, à la gare Saint-Charles, à Sainte-Marguerite et dans les quartiers Nord.

Les salles de consommation de drogue sont destinées aux personnes toxicomanes précarisées se droguant dans de faibles conditions d'hygiène, notamment dans la rue. Elles peuvent participer à la réduction des risques, notamment de l'hépatite C. Elles permettent aussi réduire les nuisances occasionnées dans l'espace public.