«Un site en deçà des standards»

Propos recueillis par Caroline Delabroy
— 


La députée européenne Sylvie Guillaume (PS) évoque sa visite effectuée fin janvier au centre de rétention administrative de Marseille, qui a vu passer en 2013 près de 2 100 personnes sans papiers.


Que vous ont dit les personnes retenues dans ce centre ?


Ils sont très critiques sur l'hygiène et leurs conditions de vie. J'ai pu moi-même constater des problèmes de chauffage des chambres, la présence de sacs poubelle dans le couloir, un confort très rudimentaire.


Depuis votre dernière venue, en 2010, avez-vous constaté une amélioration ?

Il y a moins de gens par chambre puisque les familles n'y séjournent plus, mais cela reste des locaux qui pèsent énormément sur les conditions de vie des retenus. Le centre reste sous les standards de la normale.


Vous pointez en particulier  le problème des déplacements...


En raison des contraintes du bâtiment, il y a un accompagnement systématique des retenus dès lors qu'ils veulent rencontrer le Forum réfugiés ou se rendre à l'infirmerie. Cela crée aussi une forte tension pour les agents accaparés par ces tâches d'accompagnement

.


Que penser de la zone d'autonomie contrôlée promise par la direction pour le second semestre ?


Je doute que ce calendrier puisse être tenu. Mais il y a une volonté de la part de l'administration de faire évoluer la situation. Cette capacité de mouvement et d'accès au secteur associatif est importante dans un espace qui reste un lieu de privation de liberté. Au centre de Lyon, réputé au-dessus des standards, elle permet une prise en 

charge plus globale de la personne.

■ Une campagne pour ouvrir ces lieux

Cette visite s'est inscrite dans le cadre d'une campagne européenne visant à faciliter l'accès aux structures de détention des étrangers. «J'ai déjà visité plusieurs centres en France et en Europe, rappelle Sylvie Guillaume. L'idée un peu nouvelle avec cette campagne est d'ouvrir ces lieux à d'autres que des parlementaires. Je suis ainsi venue avec des journalistes. Cela s'est fait tranquillement, on a réussi un bel exercice d'ouverture démocratique.»