Dix jours de couleurs arc-en-ciel sur Marseille

Après Paris en 1997, Marseille est la deuxième ville de France à accueillir du 10 au 20 juillet l'Europride, le plus grand événement lesbien, gay, bi et trans (LGBT) en Europe. «C'est un moment fort de visibilité dans une ville qui a besoin d'un soutien à la cause, comme à Varsovie en 2010», explique Suzanne Ketchian, la présidente de la Lesbian and gay Parade (LGP). Comme pour la capitale européenne, «qui a pour but de développer la culture, l'Europride doit développer la culture LGBT dans une ville où l'adage «vivons heureux, vivons cachés» est de mise», estime Romain Donda, porte-parole régional de SOS homophobie.

400 000 personnes

Depuis sa création, en 1992, l'affluence dans les Europrides est variable. En 2007, Madrid avait rassemblé 2, 5 millions de personnes alors que Londres, l'année dernière, a seulement accueilli 25 000 participants. «A Marseille, la capacité d'accueil de la ville est moindre et il n'y a pas de camping pour les populations jeunes, souligne Suzanne Ketchian. D'après la préfecture de police, on attend quand même entre 400 000 et 450 000 personnes.»

Le succès de la manifestation tient aussi au mélange des genres. «De la fête, de la revendication, de la culture et aussi la présence d'hétéros», pense Romain Donda. Conduites par un noyau militant, les gays pride marseillaises rassemblent selon lui trois quarts d'hétérosexuels. «Le Sud garde le goût de la fête et avec les beaux jours, l'envie de se détendre», ajoute-t-il. «Et puis cette année, l'adoption du mariage pour tous ajoute une dimension festive de plus», souligne Stéphane, un Marseillais homosexuel. En tout cas, il parie sur un grand succès autour de «ce pas vers l'égalité».