Quel(le) patron(ne) pour le PS 13 ?

   La fédération socialiste des Bouches-du-Rhône ressemble à un champ de bataille. Les militants sont appelés à élire jeudi soir leur Premier secrétaire fédéral. En lice, deux candidats. Le sortant Jean-David Ciot, considéré comme un proche de Jean-Noël Guérini, est le grand favori de ce scrutin. Face à lui, Nathalie Pigamo est soutenue par tous les opposants, ou presque, au président du conseil général : Marie-Arlette Carlotti, Patrick Mennucci, Joël Canicave, Annick Boët...
  Depuis plusieurs semaines, les deux camps s'envoient roquette sur roquette. Mercredi, dans La Provence, Jean-David Ciot accuse ses adversaires de vouloir fomenter un « putsch ». Réplique immédiate de Patrick Mennucci : « C'est faux mais surtout symptomatique de la conception du pouvoir qu'ont des guérinistes qui ont toujours besoin d'expliquer leurs déboires par des complots. » En pleine guerre de tranchées, le juge d'instruction Charles Duchaine a lâché cette semaine une autre bombe en demandant la levée de l'immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini, qui pourrait conduire le patron du département en garde à vue et même en détention préventive.
  De quoi pourrir un peu plus l'ambiance au sein de la fédération. Au point de décourager certains. Ainsi, Michel Pezet n'ira pas voter jeudi soir. L'ancien Premier secrétaire fédéral estime même que Nathalie Pigamo n'aurait pas dû se présenter : « Qu'est-ce qu'elle est allée faire dans cette galère ? Elle n'a aucune chance. Pire, elle légitime cette élection », estime-t-il. Pierre Orsatelli, du collectif Renouveau PS 13 qui appelle à voter blanc, demande également à la candidate de se retirer : « En se présentant, elle cautionne un système qui privatise l'intérêt général, juge-t-il. C'est un théâtre d'ombres et l'histoire est déjà écrite. » Mais pour l'intéressée, pas question de renoncer : « Les militants vont pouvoir faire leur choix démocratiquement entre deux personnes. Et sachez que je ne pars jamais au combat pour le perdre. »