Comment s'initier à l’œnologie aujourd'hui?
Pratique Les conseils et avis des pros sur la meilleur manière de découvrir le vin...
«Le vin, c’est une histoire de rencontre. On ne refait pas le monde autour d’une bouteille d’Evian», compare avec humour la bloggeuse Louise Massaux qui anime le site Quilles de filles consacré au précieux nectar. Pourtant, on compte toute une myriade de moyens pour s’initier à l’œnologie, qui ne sont pas toujours synonymes de convivialité: livres, BD, blogs, vidéos, podcasts, jeux ou cours d’œnologie, comment apprendre le vin (qui reste à consommer avec modération, rappelons-le) aujourd’hui? 20 Minutes vous aide à trouver la méthode la plus adaptée à vos goûts.
La rencontre avec le professionnel, pour laisser parler la passion
«J’ai vraiment appris et découvert le vin en allant chez le vigneron. On ne fait pas ce métier par hasard, mais par passion. Donc pour peu qu’on s’y intéresse, il y a forcément un écho avec le professionnel», raconte Louise Massaux. Idéal pour découvrir des goûts nouveaux, loin des sentiers battus. Si le courant passe, le dialogue sera d’autant plus riche que le vigneron pourra parler de SON vin, des raisins qu’il a lui-même récoltés, pressés et mis en chais.
Le cours d’œnologie, moyen le plus complet
D’après Yann Rousselin, fondateur d’un organisme de formations œnologiques, Cours d’œnologie and more (COAM), «le vin c’est très subjectif, mais il y a quand même une théorie à connaître. Le meilleur moyen c’est de pratiquer avec des gens qui connaissent mieux les vins que nous.» Plus formels, les cours offrent une approche a priori très complète sur le vin, pour les débutants comme les connaisseurs qui souhaitent se perfectionner. «Pour moi le cours vient dans un deuxième temps, après avoir rencontré des gens qui aiment le vin et en parlent», nuance Louise Massaux.
La lecture de livres dédiés pour des conseils ponctuels
Parmi les plus complets, citons Le vin pour les nuls, Les vins de Bordeaux ou encore Le Larousse du vin le grand ou le petit. «On n’aura pas ces bouquins comme livre de chevet, ils seront plus à consulter comme un dictionnaire», conseille Yann Rousselin. Louise Massaux estime d’ailleurs que «démarrer par la technique n’est pas passionnant, ça peut faire peur». Pour des écrits plus abordables, Yann Rousselin évoque La dégustation ou encore Les arômes du vin de Pierre Casamayor. Pour les vrais allergiques de la théorie, plusieurs romans ou BDs comme Les Ignorants d’Etienne Davodeau ou la saga japonaise Les gouttes de Dieu, permettent «de développer son intérêt. On apprendra certaines choses, même si ça reste limité», analyse Yann Rousselin. Reste enfin la possibilité de télécharger des applications qui peuvent aider le buveur amateur ponctuellement, comme l’Hachette des vins ou Vivino qui décrivent les caractéristiques des différentes appellations, ou Un met & et un vin pour mieux choisir les accords entre les deux.
Le podcast pour plus de souplesse
Pour Yann Rousselin qui utilise ce biais-là pour ses formations, «l’avantage du podcast c’est sa flexibilité: on peut l’écouter n’importe où, et le réécouter pour assimiler plus facilement». Surtout, privilégier les contenus audios qui restent très pratiques, comme ceux proposés par le COAM. Autre podcast sur le vin, l’émission In Vino de BFM Business, se retrouve en ligne.
La vidéo pour exercer sa mémoire visuelle
«Cela n’a pas la même souplesse que l’audio, mais cela peut aussi donner un repère visuel, des schémas pour mémoriser.» Le format vidéo permet une plus grande mise en situation que le podcast. C’est le cas des vidéos proposées par La revue des vins de France par exemple. Garder à l’esprit néanmoins la mise en garde de Louise Massaux, qui juge que «regarder une vidéo c’est subir quelque chose», et se placer donc dans un rôle plus passif.
Les articles de blog pour une première approche
«Internet est là pour éveiller, c’est un premier contact. Quand j’écris sur le vin, je cherche à donner envie aux gens», précise Louise Massaux. D’après Yann Rousselin, lui-même bloggeur, «quand on lit un blog sur le vin, on voit un titre qui attire notre attention, on lit l’article, et ça nous amène vers d’autres contenus». Un apprentissage de fil en aiguille, intéressant mais incomplet. Outre le blog de Louise Massaux, Quilles de filles, et celui du COAM, le vin pas à pas, retrouvez aussi Food, wine and style ou encore Abistodenas.
Le jeu un éclairage plus qu’un apport de connaissance
Attention, il n’est pas question ici de jeux à boire, mais bien de jeux à déguster. Bacchanales par exemple, édité par Sentosphère, permet une découverte des cépages, régions viticoles et mots du vin tout en y goûtant. Pédagogique et convivial donc. Mais attention, Yann Rousselin estime que «le jeu reste limité. Il s’agira souvent de quizz. Le jeu ne permettra pas d’acquérir des connaissances mais plutôt d’apporter un éclairage».