De l’intestin au cerveau: la nourriture fait-elle le bonheur?

ORGANISME Des milliers de milliards de bactéries au service de notre bien-vivre...

Laura Belleyme
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Dès l'enfance, l'intestin constitue une armée de bactéries chargées de protéger l'intestin et de participer au fonctionnement du cerveau.
Dès l'enfance, l'intestin constitue une armée de bactéries chargées de protéger l'intestin et de participer au fonctionnement du cerveau. — SIPA

A l’intérieur de notre corps, se niche un univers entier de bactéries. Elles sont 100.000 milliards, excusez du peu, et représentent plus d’un millier d’espèces différentes en moyenne, installées au creux de notre intestin. C’est ce qu’on appelle le microbiote. Comme des petits soldats, les bactéries défendent le territoire de notre intestin, et nous protègent contre les cellules pathogènes. A l'instar des empreintes au bout des doigts, le microbiote est propre à chacun, en fonction des bactéries croisées sur sa route alimentaire. Ceux de votre mère, de votre collègue, de votre voisin, seront différents du vôtre.

De la bonne humeur dès l'assiette

Et alors, direz-vous, comment mon microbiote peut-il me rendre heureux? Depuis une dizaine d’années, les scientifiques ont découvert que ces bactéries ne servent pas qu’à digérer et protéger. Khadija Zegouagh est maître de conférences à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC). «L’intestin est comme un deuxième cerveau.Il y a énormément de terminaisons nerveuses. Le microbiote agit sur le système nerveux central via les cellules intestinales qui envoient des substances dans le cerveau», explique-t-elle. «Elles agissent sur le foie ou les muscles.» Notre microbiote influence donc la production de certaines hormones, en la déclenchant ou en l’inhibant. Des hormones qui influent sur nos humeurs et émotions.

 Il paraît que l'intestin est notre deuxième cerveau.
Au regard de tout ce que je mange, je dois être super intelligent!
— JohnJohn (@jeanjean54000) 28 décembre 2015


Mais l’équilibre de cette flore intestinale est fragile. Au moindre bouleversement, il se dérègle. «Chez les personnes obèses par exemple, le microbiote change. Et cela a un impact réel sur la manière d’absorber les aliments.» En résumé, «prendre soin de son microbiote, c’est prendre soin de nous», résume la chercheuse.

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Liberté, goûter, riz-au-lait

Une alimentation équilibrée est donc la clé d’un microbiote épanoui. Pour cela, la diététicienne-nutritionniste Florence Pujol, auteure du livre Je mange et je suis bien conseille la variété. «Les aliments bons pour la santé sont ceux qui nous font envie.» Autrement dit, il faut manger ce qui nous plait, quand on a faim. «Le bonheur alimentaire passe par la liberté.»

 


 



Pour éviter le mal-être face à l’assiette, «le but du jeu est de sortir des croyances et des peurs. Peur de grossir, du gluten, des pesticides…» Faire confiance à son corps et s’arrêter une fois arrivé à satiété.

Bref un bout de camembert à 14 heures ou un steak en fin d’après-midi, peu importe. Ce qui compte, c’est que notre microbiote soit heureux, pour pouvoir l’être aussi!

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