Avec quoi écrit-on aujourd’hui à l’école?
matériel Chassé des listes de rentrée, la vente de stylo-plumes entame une lente chute au profit d'autres types de stylos...
La sensation de la plume qui glisse sur le papier, les cartouches d’encre à changer régulièrement… Des souvenirs qui ont marqué des générations d’écoliers. Pourtant, le stylo-plume disparaît peu à peu des trousses des enfants. Différents types de stylos s’installent sur le marché.
Nadia habite dans le 11ème arrondissement de Paris. Elle a déjà reçu la liste de fournitures scolaires pour sa fille Lina, 8 ans. «L’école nous demande d’acheter des stylos-bille pour les enfants. Les enseignants précisent même expressément qu’ils ne veulent pas de stylo-plume», s’étonne cette jeune maman.
Cette tendance se ressent clairement au niveau des ventes de fournitures. L’année dernière, les achats de stylo à plume ont baissé de 5,5%. En 2013, elles chutaient de 11% selon les études du cabinet Gfk.
Des rollers et des billes
Dans le quartier, la papeterie Cebo s’est préparée depuis plusieurs semaines aux achats des écoliers. Et les nouvelles habitudes d’écriture se remarquent immédiatement dans les rayons. A l’intérieur du magasin, les stylos à bille de toutes les couleurs s’alignent. Ils représentent à eux seuls 20% des ventes en 2014 selon Gfk.
A côté sur les étagères, un nouvel arrivant a fait son apparition. Les spécialistes l’appellent le roller à encre thermo-réactive. Derrière ce nom étrange se cache un stylo à l’encre de type gel, qui s’efface à l’aide d’un embout en gomme. «Les enseignants réclament ce genre de stylos effaçables. L’encre sèche tout de suite, au contraire du stylo à plume», explique Edouard Lefeuvre, consultant chez Gfk. Adieu les ratures, les traces de blanco et les boulettes laissées par les gommes traditionnelles.
Rangés dans une vitrine
Alors pour trouver les stylos à plume dans la papeterie, il faut regarder un peu en retrait. Ils sont soigneusement rangés, dans une vitrine fermée à clé. La gérante du magasin, Jackie Troy, a bien cerné les habitudes de ses clients. «Les stylos à plume sont toujours très utilisés mais plutôt à partir du collège. Les adolescents aiment bien les motifs fantaisie. Ensuite, au lycée, ils choisissent plutôt des modèles de couleur unie.»
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Si les achats ont baissé, le prix du stylos-plume lui permet de ne pas disparaître totalement. «Nous avons des entrées de gamme qui démarrent autour de 3 euros, parfois même moins. Les gens continuent tout de même d’en acheter régulièrement», nuance Eric Guilbert, gérant de trois franchises Bureau Vallée en Vendée. Des prix cassés auxquels les grands noms du stylo-plume ne répondent pas sur le plan commercial. Watermann indique plutôt vouloir se concentrer sur une des gammes de beaux stylos pour adultes, avec des plumes en or par exemple.
Dans son magasin à Paris, Jackie Troy voit aussi les parents plusieurs fois au fil de l’année scolaire. «Comme ils sont encore un peu maladroits, les enfants ont tendance à appuyer trop fort sur la plume et ça l’abîme.» Ils reviennent parfois jusqu’à 4 fois par an.