Au secours, je stresse plus que mon enfant
Psychologie Lors de la rentrée, les parents se laissent parfois submerger par leurs angoisses...
Ils ont la boule au ventre et des angoisses plein la tête. Pourvu que la maîtresse et les autres enfants soient sympas cette année. En tout cas le cartable est beau. Aucun risque que les autres ne se moquent. Ils restent derrière les grilles de la cour, le regard craintif. On ne parle pas des enfants qui font leur rentrée mais des parents, qui stressent parfois plus que leur progéniture. Va-t-il se faire des amis? Réussira-t-il à suivre en cours? Autant de questions qui trottent dans la tête des mères et des pères anxieux.
«C’est un phénomène que connaissent énormément de parents», relativise Liliana Moyano, la secrétaire générale de la Fédération des conseils de parents d’élèves (Fcpe). «Rester derrière la grille de l’école et voir son enfant s’éloigner est une situation difficile. D’autant plus si l’enfant est déboussolé et que la séparation se fait dans les larmes.»
Connaître son univers
Pour se rassurer, les parents peuvent par exemple aller faire un tour dans la classe de leur enfant le premier jour pour se faire une idée de l’endroit où il va évoluer pendant les prochains mois. Ils peuvent aussi échanger quelques mots avec les enseignants afin de connaître le programme scolaire de l’année.
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«Ils ne doivent pas culpabiliser d’aller voir les instituteurs ou les professeurs, même s’ils risquent de les déranger quelques minutes. Il ne faut pas garder ces inquiétudes pour soi, quitte à prendre quelques minutes au corps enseignant», insiste Liliana Moyano. Et pour être certain que son enfant se fasse des amis, pourquoi ne pas organiser un goûter à la maison la première semaine. Ce sera l’occasion d’apprendre à connaître les autres élèves de la classe.
Des angoisses enfouies
Dans tous les cas, les enfants doivent être exposés le moins possible à ce stress. «C’est une pression inconsciente qui est exercée sur eux et ça peut être très compliqué à vivre», rappelle Suzanne Guillard, de la Société française de psychologie (SFP).
Ces angoisses reposent autant sur des réalités socio-économiques que sur leurs propres traumatismes. «D’un côté, les parents entendent depuis plusieurs années que l’état du marché du travail est très détérioré. Ça les inquiète beaucoup. De l’autre, ils espèrent que leurs enfants atteindront des objectifs auxquels eux n’ont jamais pu accéder.»
Des préoccupations qui relèvent moins de la cour d’école que de l’avenir à long terme. Une notion encore bien floue pour un enfant. Alors si vos angoisses deviennent disproportionnées, se faire aider par un spécialiste peut être une bonne solution.