Les randonnées vélo rétro ont le vent en poupe

Loisirs Les balades à bicyclette vintage comptent de plus en plus d'adeptes...

Fabien Falcou
L'Anjou Vélo Vintage rassemble des milliers de personnes chaque année.
L'Anjou Vélo Vintage rassemble des milliers de personnes chaque année. —

Plus il est vieux, mieux c’est: le vélo serait-il comme le vin? A contrepied des vélos high-tech et connectés émergent, partout en France, des pelotons qu’on croirait tout droit sortis de La Bicyclette bleue.

Les concepts varient d'un rendez-vous à l'autre, mais l'intention est globalement la même: chevaucher des vélos anciens, habillé comme à l'époque de Raymond Poulidor, avec pour seul but de passer un bon moment en plein air. Leur succès ne se dément pas, qu'il s'agisse du Tour de Rance en Bretagne, du Ride Béret Baguette à Paris…

Parmi eux, la randonnée Anjou Vélo Vintage. Depuis six ans, cet événement réunit à Saumur (Maine-et-Loire) des pédaleurs venus des quatre coins d’Europe. Les règles sont claires: les vélos doivent dater d’avant 1987, le dress code doit dater d’entre la fin du 19e siècle et les années 1980. Une ambiance couleur sépia que décrit Lucie Richard, chargée d’animation et directrice artistique de la rando: «Il y a des curés, des bonnes sœurs, des gens habillés comme à l’époque du charleston… On passe de la vieille chanson française, du swing, du lindy hop… C’est un moment costumé et convivial.»



De 300 curieux lors de la première édition, Anjou Vélo Vintage a brassé l’an dernier plus de 4.200 participants, «30.000 visiteurs de 20 nationalités différentes en deux jours», se félicite Lucie Richard. La raison d’un tel engouement? Une recette «patrimoine, terroir, visites de cave et dégustations» qui plaît au plus grand nombre, explique la directrice artistique. Sans oublier une immense brocante consacrée aux pièces de vélos anciens, qui attire les collectionneurs.

«Le néorétro revient en force»

Les randonnées vintage trouvent en grande partie leurs racines en Italie, où a été créée l’Eroica («l’héroïque»), une course annuelle inaugurée en 1997, et qui depuis essaime dans le monde entier. Mais si le phénomène n’est pas nouveau, il prend de l’ampleur d’année en année en France, signale Yann Goradesky, cofondateur du Ride Beret Baguette, dont la prochaine édition aura lieu en septembre à Paris.

 


 



«On a créé l’événement en 2009, en réponse à la Tweed Run», se souvient Yann Goradesky. «On voulait montrer aux Anglais qu’on pouvait faire la même chose ici.» A l'époque, souligne-t-il, il n'y avait que quelques rares communautés de fans de vélos anciens sur Internet, dont la sienne, Pignonfixe.com. Le Béret Baguette était aussi, pour lui, une occasion de rassembler ces passionnés.«Aujourd'hui la communauté a grossi, et il y a beaucoup de nouveaux groupes», se félicite-t-il.

Le Ride Béret Baguette est passé de 30 participants la première année, à 800 l’an dernier. «Le vélo est devenu un moyen de locomotion qui est rentré dans les mœurs. Le néorétro aussi, revient en force depuis quelques années», constate Yann Goradesky. Le voyage dans le temps est à portée de pédale.