Dans cette école, les élèves progressent en dictée grâce à Twitter

Rédaction 20 Minutes
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Les élèves partagent leur succès à l'exercice sur Twitter mais aussi leur analyse, s'ils ont fait des fautes.
Les élèves partagent leur succès à l'exercice sur Twitter mais aussi leur analyse, s'ils ont fait des fautes. — credit magazine

RESEAU SOCIAL - Si Twitter ne remplace pas le cahier, le site permet de redonner confiance à l’élève lorsqu’il publie sa dictée en ligne.

Progresser en orthographe et maîtriser la langue française grâce aux réseaux sociaux, c’est possible. Ostiane Mathon, enseignante en CM1 au sein du groupe scolaire Saint-Louis Montcalm à Paris 18e, a eu l’idée en 2012, d’ouvrir un compte Twitter, @ClasseMmeMathon. Un moyen de rendre sa pratique de la dictée flash ludique et efficace.

140 caractères pour une dictée flash

Cet exercice consiste à ne donner aux enfants qu’une seule phrase, tel un tweet de 140 caractères. «Comme une dictée classique, ils ont un cahier, un stylo et écrivent ces quelques mots qui vont aborder des notions d’orthographe et d’autres matières comme l’histoire», explique-t-elle. Sauf qu’à l’arrivée, ils n’y a pas de notes. «Si les élèves produisent une dictée sans erreur, ils ont le droit de la publier sur notre compte Twitter», ajoute-t-elle. «Ils twittent leur réussite», s’exclame Ostiane Mathon.

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Pour les autres ayant fait des fautes, ils vont les examiner à deux et tweeter leur analyse pour «comprendre où ils se sont trompés». Enfin, une autre «récompense» a été instaurée par l’enseignante. A partir de cinq dictées sans erreur, ils sont nommés «experts orthographiques» et gagnent le droit de proposer eux-mêmes une dictée à leurs camarades.

«Ce n’est pas un contrôle»

La dictée est devenue «amusante», se réjouit Ostiane Mathon. «Ils ne travaillent plus uniquement pour la maîtresse ou les parents, mais avant tout pour eux», poursuit l’enseignante, qui avait également ouvert un blog en 2009 pour les publications de ses élèves. Elle, qui refuse d’alimenter le stress de la dictée en classe et l’anxiété globale de la société face à l’orthographe parle de cet exercice comme «d’un apprentissage et non d’un contrôle».

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Il faut «redonner à l’erreur sa place dans la classe», dit-elle. «L’erreur est normale, elle n’est pas sanctionnée mais mise en évidence pour ensuite être observée à la loupe, comprise et ainsi éviter de les répéter», souligne-t-elle. Ses élèves ont également compris l’importance de ne pas publier n’importe quoi sur Internet.

Twitter ne remplace pas le cahier

Le compte Twitter de la classe compte près de 300 followers. Les élèves ont intégré la démarche : «Ils savent qu’ils sont lus et suivis. Ils échangent également avec d’autres classes», affirme Ostiane Mathon. Un véritable éveil de la «net attitude».  «Que ce soit sur le blog ou Twitter, nous publions toujours ce qui est impeccable», poursuit l'enseignante.

Avec ces deux supports, l’enseignante confie qu’elle est parvenue à les faire produire plus qu’avec une feuille de papier. Mais attention, «Twitter reste un outil comme un autre. Une manière de vivre avec son temps», prévient-t-elle. A aucun moment, le site ne remplace le traditionnel cahier.

Romain Moreau

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