Ce qu’il faut savoir et prévoir avant d’emmener son enfant dans un festival

PRATIQUE Comment s’organiser avant d’écumer les manifestations musicales avec sa progéniture...

Marion Buiatti
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Aux Solidays 2015, un père et sa fille choisissent leur prochain concert dans le guide du festival.
Aux Solidays 2015, un père et sa fille choisissent leur prochain concert dans le guide du festival. — 20 minutes - Magazine

Alors qu’en moyenne, les Français écoutent 1h30 de musique par jour, ils sont 55% à aller parfois à des festivals de musique indiquait l'observatoire BVA-Doméo-Presse régionale de la vie quotidienne des français le 30 mai dernier. Il n’est donc pas étonnant d’observer que de plus en plus d’enfants fréquentent les festivals, et se voient dédier des espaces spécifiques comme aux Solidays ou à Beauregard. Néanmoins, avant de tenter l’aventure, les parents doivent se préparer.

Ne pas précipiter l’expérience


Sur le site de Rock en Seine, on prévient: «Pour des raisons de sécurité, l’entrée du festival est interdite aux enfants de moins de 3 ans.» Angélique Kosinski Cimelière, psychologue pour enfants et adolescents à Paris, abonde en ce sens. «Avant cet âge, ils sont trop petits, le son et l’espace ne sont pas adaptés à eux. Mieux vaut partager ses goûts musicaux avec son enfant à la maison», explique-t-elle.

Mais alors, à partir de quel âge est-il vraiment raisonnable de faire de ses enfants de petits festivaliers en herbe? «Vers 6 ou 7 ans. Ils ne sont plus à la maternelle, comprennent pas mal de choses et marchent seuls. C’est à cette période qu’ils ont envie de grandir et de faire comme les grands», poursuit la psychologue. Ils sont aussi plus à même de partager et d’être attentifs. «Accepter l’autre dans sa différence, c’est l’écouter. Et l’écoute, c’est le propre de la musique», rappelle Philippe Bouteloup, guitariste et directeur de l’association Musique & Santé.

Faire preuve d’attention

Les enfants sont souvent curieux et avides de nouveauté. Passer du temps avec eux sur des sites musicaux permet d’accroître leur tendance à s’intégrer socialement. «La force des festivals, c’est leur côté communautaire. Via la musique, on y découvre le plaisir de l’écoute et du partage, on échange, on regarde, on développe le plaisir d’être ensemble. Le problème, c’est la question des volumes, souvent monstrueux, et de la distance avec la musique», souligne Philippe Bouteloup. En concert, on avoisine une centaine de décibels. Cela dépasse le seuil de danger, prévu à 85 décibels, et peut entraîner des conséquences comme la surdité, des acouphènes ou l’hyperacousie (une tolérance au bruit anormalement basse).

Pour une écoute responsable, l’Institut national de prévention et d'éducation (INPES) pour la santé préconise donc de «s’éloigner des enceintes et de faire des pauses: 30 minutes toutes les deux heures ou 10 minutes toutes les 45 minutes». Et pour s’assurer de la bonne santé de ses enfants, la prévention ne s’arrête pas là. «Si le volume sonore est trop important, il faut mettre des bouchons anti-bruits dans leurs oreilles», informe l’ORL Jean-Marc Juvanon.

Une question de repères

Mais il n’y a pas que leur santé à prendre en compte. Afin que tout le monde profite du festival, il s’agit de ne pas être égoïste. La foule peut être très impressionnante pour un adulte, imaginez-donc à l’échelle d’un enfant dont la taille le place en potentielle position d’oppression. «Il peut y avoir des mouvements de foule qui le choquent, même s’il est sur les épaules d’un des deux parents», raconte Angélique Kosinski Cimelière.

La psychologue attire aussi l’attention sur le fait de préparer et prévenir l’enfant en amont et tout au long de l’expérience: «C’est bien de lui faire découvrir certaines musiques d’artistes qu’il va voir pour qu’il puisse les reconnaître et que ce soit sympa pour lui. Pendant, il faut aussi être à son écoute et tenter des choses comme lui demander de rester encore une chanson s’il fatigue.»