Ecoles d’ingénieurs généralistes, mode d’emploi

Orientation Avant de se spécialiser dans un domaine en particulier, les étudiants suivent une formation généraliste

Mireille Fournaise
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En école d'ingénieurs généraliste, la spécialisation intervient lors des deux dernières années d'études.
En école d'ingénieurs généraliste, la spécialisation intervient lors des deux dernières années d'études. — TommL/Getty Images
  • Les écoles d’ingénieurs généralistes proposent elles aussi une spécialisation.
  • Celle-ci intervient au cours des deux dernières années d’études.
  • Elles laissent le temps aux étudiants de construire leur projet professionnel et de mûrir leur choix de spécialisation.

S’il y a bien une généralité que l’on fait sur les écoles d’ingénieurs généralistes, c’est qu’elles s’opposent radicalement aux écoles spécialisées. Sauf que dans les faits, les étudiants qui intègrent une école spécialisée post-prépa ont déjà reçu deux ans de cours généralistes. Pour ce qui est des écoles qui forment dès le bac, la prépa est intégrée et comprend également des cours généralistes. Pour couronner le tout, du côté des écoles généralistes, quel que soit leur niveau d’entrée, on propose aussi de se spécialiser, mais sur les deux dernières années de formation. « Vous y retrouvez les mêmes domaines de spécialisation. C’est un peu comme les étudiants à l’université qui suivent une formation de base en licence et se spécialisent en master », compare Vincent Colin, directeur de Recto Versoi, centre de conseil et coaching d’orientation scolaire.

Pour autant, des cursus s’adaptent mieux à certains élèves qu’à d’autres. « Si un jeune sait très tôt vers quel domaine il souhaite se spécialiser et qu’il est passionné, mieux vaut aller vers une école spécialisée où il sera susceptible d’étudier des matières qui l’intéressent plus, souligne Nicolas Fellus, directeur des médias chez Studyrama. Mais il y a des cas où l’on sait juste que l’on veut être ingénieur sans avoir une appétence particulière pour un domaine. » Vincent Colin, dont la société accompagne principalement des jeunes de 14 à 28 ans, indique que pendant cette période de mutation, de mélange de valeurs et d’ambitions, il n’est pas rare de changer d’avis. « Parfois, il vaut mieux se garder le maximum de portes ouvertes et voir ensuite, grâce à sa formation et à ses stages, ce qui nous plaît le plus. »

Une année supplémentaire

Se spécialiser tard et moins longtemps ne sera pas forcément un gros handicap une fois arrivé sur le marché du travail. « Le fait de choisir dans les dernières années de cursus, des spécialités dominantes et mineures, permet d’être opérationnel dans beaucoup de domaines, assure Nicolas Fellus. De plus, il est tout à fait possible d’ajouter au bout de son bac + 5, une année en master spécialisé, pour avoir une double compétence ou se perfectionner dans un domaine. »

Enfin, privilégier une branche dans une école généraliste comme dans une spécialisée n’est pas un frein à l’embauche selon les deux experts. « Quand une entreprise recrute un ingénieur, c’est surtout pour sa formation, son socle de connaissance et sa manière de raisonner », explique le directeur des médias chez Studyrama. « J’ai vu un ingénieur sorti de d’une école d’aéronautique faire du conseil informatique. Ce qui joue surtout à mon sens, c’est la réputation de l’établissement, car la France est un pays qui valorise beaucoup les diplômes », ajoute Vincent Colin qui recommande de regarder en priorité, selon son niveau, auxquels il est possible de prétendre.