Le grand boum des plateformes de gardiennage entre particuliers
Pet Sitting De plus en plus d'offres de gardiennage d'animaux de compagnie voient le jour sur le Web...
Près d’un Français sur deux part en vacances sans son chien. Pour s’occuper du toutou pendant l’absence de son maître il y a d’abord la famille (sollicitée dans 70% des cas, toujours selon le baromètre Ipsos), les bons vieux chenils et, depuis quelques temps, une flopée de plateformes en ligne.
Economie collaborative et animaux: le duo gagnant
DogBuddy, Animaute, Animal Futé, Dogvacances, etc. « Depuis cinq ans, les sites se multiplient, en lien avec le développement de l’économie collaborative et la simplification des transactions en ligne », appuie Emilie Morcillo, consultante en économie collaborative et ambassadrice du salon Share Paris. Certaines plateformes mettent en relation les propriétaires d’animaux et les dog sitters pour un échange tarifé, tandis que d’autres comme Animal Futé (1 300 membres en 2017) permettent aux propriétaires de se rendre service l’un après l’autre en se confiant leurs animaux; sur le même principe qu’un échange de maisons. Cette fois, seule l’inscription au site est payante.

La page d’accueil d'Animal Futé, qui permet d'échanger la garde de ses animaux.
Du côté du leader européen des sites de gardiennage DogBuddy, qui regroupe 350 000 propriétaires dans sept pays et plus de 25 000 dog sitters, l’heure est à l’expansion: « On a 2.4% d’évolution par an. Les gens dépensent de plus en plus pour leurs animaux », explique Anne-Sophie Mathieu, responsable marketing de la plateforme. En effet, les Français investissent en moyenne 800€ par an pour un chien et 600€ pour un chat, selon une infographie publiée par le site spécialisé Wamiz. « Le marché des animaux de compagnie est très porteur. La demande est là, comme en témoigne la taille des communautés des plateformes de gardiennage en ligne », ajoute à son tour Laeticia Colcomb, organisatrice du salon Share Paris.
Garder un chat permet d'avoir une petite rentrée d'argent.
D’un côté, une alternative plus pratique pour les propriétaires (qui n’ont pas forcément besoin de se déplacer pour emmener leur chien au pet sitter) et de l’autre des sous pour les gardiens: « C'était une bonne expérience, mais cela prenait trop de temps pour peu de sous au bout du compte. En revanche, comme job étudiant c'est parfait. Ils recrutent d'ailleurs, l'été c'est toujours tendu », explique Marie qui a gardé des chats via le site Chapacha.
« L’absence de rémunération garantit que les gens font ça par passion »
Comme tous les services collaboratifs de particulier à particulier, la confiance est un critère incontournable. Pour Blandine Damour, fondatrice d’Animal Futé: « Quand on a un chien on connaît le mode d’emploi et il n’y a pas besoin d’être un professionnel pour s’en occuper. On a même des personnes inscrites qui, au fil du temps, deviennent amies. C’est cette dimension relationnelle qui attire. » Emilie Morcillo ne dit pas autre chose: « L’absence de rémunération sur ce site garantit que les gens font ça par passion. »
Les plateformes en ligne se professionnalisent de plus en plus: les utilisateurs peuvent noter les pet sitters et laisser des avis, comme sur Blablacar. Côté approbation, le site DogBuddy est très sélectif: « On ne valide que 10 à 15% des profils. Les gardiens passent une évaluation en ligne, puis on vérifie leurs coordonnées, leur connaissance des animaux, etc. Si on a le moindre doute, on supprime », explique Anne-Sophie Mathieu.

Sur DogBuddy, les gardiens sont notés par les internautes et évalués par le site.
Si tout le monde ou presque peut s’occuper d’un chien ou d’un chat, Bruno Legrand, éducateur au Dog’s Club Vacances, se veut prudent: « Parfois, avoir des compétences professionnelles est nécessaire. Notamment si l’animal a un trouble du comportement. » Plus largement: « Dans les pensions, nous nous assurons également qu’il n’y ait pas de délitement de l’éducation. Chez nous, les animaux respectent les règles et c’est apprécié des propriétaires. »
Une alternative aux chenils
« Les pensions restent très utilisées, mais le dog sitting est une alternative plus douce et plus humaine », réagit Anne-Sophie Mathieu. Les deux approches se complètent donc plus qu’elles ne se concurrencent, à en croire Bruno Legrand: « Nous existons depuis dix ans et nous bénéficions d’une clientèle fidèle. Le développement des plateformes en ligne n’a pas d’impact sur notre chiffre d’affaire. Les chiens nous connaissent bien et peuvent gambader dans une propriété d’un hectare. »
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Côté tarif, il faut compter entre 6 et 23€ par jour pour les services d’un gardien amateur et entre 8 et 19€ pour une place en chenil. A prix presque égal, à chacun son moyen de faire garder son compagnon…