Dis-moi qui tu es, je te dirai où «coworker»
travail Pas facile de trouver l’espace de travail le plus adapté à ses besoins. «20 Minutes» vous aiguille...
C’est bien connu: plus on a le choix, plus il est difficile de se décider. A Paris et dans sa région, il existe plus de 90 lieux de coworking. Leur but: permettre aux travailleurs nomades d’exercer leur activité dans un environnement agréable. Et surtout, tisser un réseau avec d’autres coworkeurs. Comment trouver son bonheur dans cette offre abondante? Parents, makers, entrepreneurs sociaux ou amoureux de la nature… 20 Minutes vous a déniché quatre espaces de travail hors du commun.
Travailler auprès de ses enfants
«CoworkCrèche m’a sauvée», commence Audrey Etner, résidente de ce lieu de travail situé à cinq minutes à pieds de la place de la Bastille. Conseillère en stratégie éditoriale pour le web, la jeune maman fréquente la CoworkCrèche depuis janvier 2016. Ici, les freelances dont l’enfant a moins d’un an peuvent venir travailler avec leur bébé, dont s’occupe une baby-sitter.
Après avoir fait une croix sur le salariat, Audrey ressentait le besoin d’être plus disponible pour ses enfants mais ne pouvait pas arrêter de travailler. Or impossible de rester à la maison. «Quand on travaille chez soi avec un enfant à côté, on n’est ni complètement présent pour le bébé ni complètement au travail. En plus, on est crevée!», s’amuse aujourd’hui la jeune femme.
La CoworkCrèche n'accueille pas que des mamans... Crédit photo: CoworkCrèche
La CoworkCrèche est également un moyen de «sortir les jeunes parents de l’isolement», ajoute Muriel Ighmouracène, ancienne infirmière puéricultrice qui a créé cet espace il y a bientôt deux ans. «Ce n’est pas facile d’être freelance et jeune parent. Ici, ils partagent beaucoup de choses.» L’espace de 300 m² peut accueillir jusqu’à 50 coworkers et cinq bébés.
En rupture de baby-sitter pour l’instant, la partie crèche est fermée jusqu’en septembre mais continue d’accueillir les freelances pour 250€ par mois sans enfant. «Les tarifs restent à définir pour ceux qui viendront avec leur bébé à partir de septembre», explique la fondatrice. Pour des raisons d’organisation, la CoworkCrèche n’acceptera plus de personnes à la journée.
Un bureau à la campagne
Mutinerie village, à 1h30 de Paris, accueille Parisiens et autres citadins. Crédit photo: Eric Van Den Broek
«Au début, on était considérés comme une bande de parigots qui faisaient des choses étranges sur un ordi», plaisante Antoine Coubronne, designer industriel et résident à Mutinerie village. Et pour cause: traducteurs, journalistes, consultants ou encore designers débarquent depuis trois ans dans un cadre bucolique du Perche, à 1h30 de Paris, avec leurs Mac et PC.
Mutinerie village est un corps de ferme de 50 hectares où sont cultivés arbres fruitiers et légumes bio au beau milieu de nulle part. Pour le plus grand régal des coworkeurs. «C’est un endroit où se ressourcent les Parisiens et plus largement un public d’urbains, mais aussi des étrangers, avance Antoine Coubronne. C’est comme dans une coloc’, on cuisine ensemble, on apprend à connaitre les gens.» Et surtout, on dort sur place. Puisque Mutinerie village est l'un des rares espaces de coworking qui peut héberger jusqu’à 15 personnes. Coût de l’escapade: 50€ par jour avec les trois repas et le couchage.
Le QG des créatifs
Draf est un atelier mettant à disposition des machines de création pour les travailleurs. Crédit photo: Draft
Draft est réservé aux «makers», ces créatifs qui utilisent des machines aux noms obscurs comme la «fraiseuse numérique» ou les imprimantes 3D. Pour 15€ la journée (12€ avec un carnet de tickets) ou 180€ par mois, les makers ont accès à un espace de coworking de 200 m² pouvant accueillir une trentaine de personnes. L’abonnement comprend une heure d’accompagnement tous les mois par les gérants de Draft (conseils pour l’avancement du projet, formation sur l'une des machines, etc.).
Marie Casays, coworkeuse de la première heure, pose ici son matériel d’illustratrice graphiste tous les jours depuis un an et demi. «C’est mon bureau. Je me fixe des horaires matin et soir, je reçois mes clients là-bas. Ça fait plus pro que chez moi!» La jeune femme utilise l’imprimante numérique textile et la machine à découpe et gravure laser, «des machines très chères que personne ne peut se payer», explique Nicolas Griffe, graphiste et gérant du lieu.
Le rendez-vous des entrepreneurs sociaux
La Ruche Canal, à Paris, déménagera le 18 avril dans le 20e arrondissement.
La Ruche, qui existe depuis 2008, est le précurseur du coworking en France. Trois espaces existent à Paris, dont la Ruche Canal qui déménagera le 18 avril dans le 20e arrondissement de Paris, rue de l'Est. La Ruche accueille aussi bien des freelances que des membres d’associations ou d’entreprises. Avec un seul critère qui réunit tout ce monde: «Il faut que les coworkeurs développent un projet innovant, qui vise un impact positif sur la société ou l’environnement. On est aussi attentifs au business model, qui doit être pérenne», développe Astrid Meslier, gérante de La Ruche Canal, à Paris. La Ruche étant aussi un incubateur de start-up, elle sélectionne davantage ses adhérents que d’autres établissements.
Pour intégrer la Ruche, il faut envoyer un mail ou aller à la rencontre des gérants pour présenter son projet. Surtout, «il faut savoir faire preuve d’une certaine bienveillance, partager ses compétences avec les autres», pointe Astrid Meslier. Jean-Marc Dubreuil, cofondateur de WattValue (conseil en transition énergétique) a su tirer profit de cette incitation au partage. Le cinquantenaire travaille ici depuis six ans avec quatre autres personnes et a trouvé «de nouveaux clients et d’autres compétences auxquelles on n’a pas accès dans un environnement de travail traditionnel». Se créer un réseau a un tout de même prix: 140€ par mois pour 5 jours, 230€ pour 10 jours ou 340€ pour un accès illimité.