On a testé pour vous: trouver le super-pouvoir qui fera décoller notre carrière

Expérience A «20 Minutes», on a testé une méthode de coaching de carrière…

Juliette Bonneau
— 
Le OuiShare Fest veut nous permettre de trouver notre job de rêve.
Le OuiShare Fest veut nous permettre de trouver notre job de rêve. —

«Trouver le super-pouvoir de votre carrière.» Avec un intitulé pareil, l'atelier de coaching personnel proposé par le festival de l’économie collaborative, a retenu notre attention. Nous sommes allés y faire un tour.

A l’intérieur de la péniche Cinéma, amarrée sur les bords du canal de l’Ourcq, Jörn Hendrik Ast, alias «notre coach de carrière», nous attend dans une atmosphère tamisée. Derrière lui, un power point où figure en lettres capitales: «Comment devenir un super-héros?» «Mais vous êtes déjà des super-héros!», nous lance-t-il en guise de bienvenue.

Trouver sa voie professionnelle

L’entrepreneur allemand débite avec un grand sourire sa vision du travailleur au XXIème siècle. «13% des employés dans le monde ne sont pas bien dans leur job.» «Qui n’est pas bien dans son job ici?», interroge t-il. Les trois-quarts des mains se lèvent. «Qui connait quelqu’un qui a déjà fait un burn-out et qui est dévasté?» Cette fois, toutes les mains se lèvent. Belle entrée en matière.

A la tête d’une entreprise de coaching de carrière basée à Berlin, l’orateur est en terrain conquis. Dans la salle, la moyenne d’âge tourne autour de 30 ans. «L’âge de la crise de vocation en général», nous explique-t-il en aparté, affirmant vouloir «créer de l’estime de soi», étape indispensable «pour trouver sa voie».

Jörn en pleine séance de coaching / J. Bonneau / 20 Minutes

Passée l’introduction, place au test. Une liste de citations doivent nous aider à choisir notre «famille de super-héros». Quatre choix s’offrent à nous: Entrepreneur, Créatif, Combattant, Philanthrope. Après réflexion, j’indique que je préfère les emplois «qui ont un impact sur le monde» et que j’ai besoin «de changer les choses dans la société». Jörn m’avait diagnostiqué un profil de créatrice lors de notre entrevue, mais les résultats du test me classent plutôt dans la tribu des philanthropes.

Une fois déterminé notre «profil de super-héros», nous sommes tous invités à échanger avec nos «âmes sœurs», autrement dit les gens de notre «famille». L’objectif est de créer du lien, voire du réseau pour échanger autour de nos projets.

La question principale c’est «comment voulez-vous travailler?»

J’entame la conversation avec Ophélie, ancienne travailleuse humanitaire, ex-urbaniste, actuellement en train de créer un espace de co-working. L’occasion de discuter méthodes de management, hiérarchie (trop) verticale des entreprises, épanouissement au travail. «Je suis partie de mon entreprise car je n’avais pas l’impression d’avoir un impact direct sur les gens», m’explique-t-elle. Autour de nous, beaucoup de participants sont en reconversion et affirment vouloir redonner du sens à leur vie professionnelle.

«Le monde n’a jamais été aussi ouvert. Rien qu’en Allemagne il y a 17.000 emplois différents!», reprend Jorn, un brin exalté. «Vous pouvez vous former en ligne, apprendre des choses sur Youtube. Concrètement, vous pouvez tout faire dans votre vie!» «La question principale c’est: comment voulez-vous travailler?»

Pour appuyer son propos, il nous présente ses «4 dimensions du travail»: les «leaders» (pour ceux veulent diriger), les «employés» (pour ceux qui veulent de l’assurance et de continuité), les «freelance» (pour les sans-attaches), et les «emplois à temps partiel» (pour ceux qui privilégient la flexibilité et la vie privée). Un peu caricatural mais le public semble conquis. Reste à faire coïncider notre profil de super héro, nos qualités (pardon, super-pouvoirs) et notre façon de travailler.

 Unleash your superpower: It's about self-esteem! #superhero #workshop by @jormason #OSFest16 #OSFvisual pic.twitter.com/OWb9eIjmnS
— Marianna Poppitz (@urbanmanga) 19 mai 2016



Un coach pro-flexibilité

Camemberts et graphiques à l’appui, notre super coach assure que le monde est aujourd’hui «flexible» et que la majorité des gens choisiraient un emploi à temps partiel si on leur demandait. «Pourquoi ne nous demande-t-on jamais combien de temps on veut travailler? On veut toujours tout de nous!», lance-t-il, ajoutant que d’ici 2036, «20% des emplois seront remplacés par des machines».

Quelques questions fusent: «Mais comment faire quand on n’est sûr de rien?» «Essayez! Plantez-vous!», assène Jorn. «J’ai déjà fait 6 boulots différents dans ma vie et je me suis planté au moins quatre fois! On grandit.»

>>> Retrouvez tous les articles de 20 Minutes sur l'économie collaborative

45 minutes se sont écoulées, l’atelier se termine déjà. Bilan, nous sommes des super-héros, avec chacun nos super-pouvoirs. D’après sa méthode, je suis quelqu’un qui cherche à aider les gens et j’ai comme force mon humanité et mes valeurs. Je reste un peu sur ma (super) faim. Si l’atelier permet d’insuffler une bonne dose d’optimisme, aucun conseils pratiques ne sont prodigués pour faire «décoller notre carrière».

Un jeune homme s’approche de notre coach: «Moi je me sens créatif, mais comment je dois faire pour mettre à exécution mes idées?» «Essaye. Mets toi en contact avec des gens aujourd’hui. Commence à écrire un blog ce soir », lui répond Jorn. Et de conclure: «Vous voulez des cartes de visites?». En voilà au moins un qui est sur de son super-pouvoir.