Sept idées reçues sur le don d’organes
A SAVOIR 20 Minutes aborde toutes les questions taboues, ou idées préconçues, sur le don d'organes...
Le choix de donner ou non ses organes en cas de décès est une question très intime et pourtant… pleine de paradoxes. La loi française est telle qu’il est compliqué de faire respecter sa décision à coup sûr.
La carte de donneur est un moyen sûr de faire connaître son choix: FAUX
La carte de donneur n’a pas de valeur légale en France. Elle ne constitue qu’un signe indiquant que la personne y est favorable, «mais en cas d’opposition ferme de la famille au prélèvement, elle n’est pas un outil que le médecin peut brandir», explique Pierre Noir, vice-président national de France-Adot, la Fédération des associations pour le don d’organes et de tissus humains.
Je peux désigner un garant de ma décision: FAUX
La loi ne prévoit pas que les proches ne soient pas d’accord sur la décision, et n’établit pas de hiérarchie entre les personnes concernées. «Si vous avez cinq personnes d’une famille recomposée dans la salle d’attente, le cousin, la grand-mère et le conjoint peuvent s’y opposer», souligne Pierre Noir.
Si je ne me prononce pas, mes organes ne seront pas prélevés: FAUX
La loi pose bien le principe du consentement présumé et considère qu’à priori tous les Français sont d’accord tant qu’il ne se sont pas inscrits au registre national des refus. Ce registre, qui existe depuis 15 ans, est très peu connu: à peine 100.000 personnes y sont inscrites. C’est la seule façon officielle de dire que l’on est contre. Les associations militent désormais pour qu’en parallèle soit créé un registre du oui.
Les applications mobiles peuvent certifier mon choix: FAUX
Des applications mobiles existent désormais, à l’image de Passeport de Vie, créée par l’association Gregory Lemarchal. Mais elles n’ont ni plus, ni moins de valeur officielle que tout autre signe de la volonté de donner… «Un simple papier dans la poche, une médaille autour du coup ou un tatouage permettent tout autant d’afficher sa décision», assure le responsable de France-Adot.
Je peux choisir les organes que je veux donner: VRAI
Il est possible, si l’on est favorable au don, de s’opposer au prélèvement d’un ou plusieurs organes en particulier. «Je préconise dans ce cas d’agrafer un papier à sa carte pour préciser quel organe ne doit pas être prélevé», conseille Pierre Noir.
Il y a un âge limite au don: FAUX
Aujourd’hui, des gens se font prélever les reins à plus de 80 ans, le foie à 90 ans, etc. Ces organes sont transplantés sur des personnes d’âge équivalent, à fortiori pour le cœur et les poumons par exemple. Mais il n’y a pas de limite d’âge.
Ma religion m’interdit de donner mes organes: FAUX
«Il faut savoir que toutes les grandes religions sont favorables au don», assure Pierre Noir. «Toutes les déclarations des responsables des grandes religions sont favorables et décrivent le don comme un acte de générosité.» Et aucun texte sacré ne s’y oppose.