Les étapes du don à la greffe

santé Les équipes médicales font face à une course contre la montre pour sauver des vies.

Christine Ludwig
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Les organes sont transportés à 4°C en ambulance, en train ou en hélicoptère.
Les organes sont transportés à 4°C en ambulance, en train ou en hélicoptère. — 20 minutes - Magazine

Plusieurs étapes rythment le trajet de l’organe du don post-mortem à la greffe. Elles sont très règlementées. Tout d’abord, un donneur potentiel est diagnostiqué en service de réanimation. « Ce sont des personnes en état de mort encéphalique», explique le docteur Julien Charpentier, médecin-réanimateur et coordinateur de prélèvements d'organes à l'hôpital Cochin. Les organes du défunt restent fonctionnels grâce à un maintien artificiel.

L’équipe de coordination consulte alors le registre national des refus. Si le défunt ne s’y était pas inscrit, elle s’entretient avec ses proches pour essayer de savoir ce qu’il aurait souhaité. « Des analyses et des examens d’imagerie sont ensuite effectués pour évaluer la qualité des organes », poursuit Julien Charpentier. Puis ces informations sont envoyées à l’Agence de la Biomédecine qui identifie des receveurs pour chaque organe.

« On ne prélève pas un organe si l’on n’est pas certain qu’il sera greffé », explique le médecin-réanimateur. Les listes d’attente sont pilotées par des algorithmes complexes. Ils prennent en compte des facteurs comme l’éloignement du patient et la gravité de son état.

4 heures pour greffer un coeur

Le patient est ensuite appelé pour savoir s’il accepte la greffe. Les coordinateurs organisent alors le bloc opératoire. Ce n’est pas le donneur qui se déplace dans les différentes villes de France. « Toutes les équipes des différents hôpitaux convergent pour prélever les organes qui seront greffés », explique Martial Solagne, infirmier coordinateur à l’hôpital Cochin.

Pendant l’opération de prélèvement, les actes chirurgicaux sont réalisés avec le même soin que pour une personne en vie.  Une fois prélevés, les organes sont conditionnés à 4°C dans des conteneurs spécifiques. Ils sont transportés vers les hôpitaux où se réaliseront les greffes, en ambulance, en train ou en avion. Les tissus, eux, sont conservés dans des banques qui en gèrent la distribution.

Il faut aller très vite. «Les équipes disposent de quatre heures entre le prélèvement et la greffe pour le cœur. L’intervalle est de six heures pour les autres organes ». Dans les hôpitaux où se déroulera la greffe, les équipes se préparent. Quand le temps est compté, il arrive que le patient soit endormi en amont. « C’est un moyen de ne pas perdre de temps », précise le docteur Charpentier. Alors que les greffes ont lieu, le corps du défunt est restauré. Il est ensuite déposé dans une chambre mortuaire et rendu à la famille.

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