Matthias Dandois, une machine à gagner
PORTRAIT - Quadruple champion du monde de BMX flat à seulement 24 ans, Matthias Dandois n'a déjà plus rien à prouver. Mais compétiteur dans l'âme, il veut aller encore plus loin et puise une nouvelle inspiration dans le street. Sa passion, il la partagera désormais sur notre site, au travers de sa chronique...
En 2013, son compteur affiche déjà 64 vols et presque 300000 km parcourus entre les cinq continents. Autant dire que Matthias Dandois connaît une année bien chargée. Après Sydney, Hong-Kong ou les Etats-Unis en long, en large et en travers, bientôt Cancun et Tokyo, et sans compter l’Europe, son passeport affiche complet. Mais le quadruple champion du monde de BMX flat ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Il y a un an je me suis séparé de ma copine et j’ai décidé de vraiment consacrer ma vie à mon sport. Du coup je n’ai pas repris d’appart’ et j’ai décidé de voyager au taquet. J’accepte toutes les opportunités qui se présentent et à l’arrivée je passe une semaine par mois maximum à Paris. Le reste du temps je suis dans un avion, sur un contest, sur un shooting ou bien sur une démo… Je bouge vraiment beaucoup. C’est un peu fatiguant parfois, mais j’adore ça », confie cet hyperactif.
Talentueux, créatif et bosseur
Boulimique de voyages, Matthias l’est aussi d’entraînement et de victoires. Ce qui explique un palmarès inégalé à seulement 24 ans, dont douze passés sur son vélo. « Même s’il a un talent fou, même si c’est un créatif, c’est aussi un acharné de boulot. Son succès n’est pas le fruit du hasard. Car le flat en BMX, c’est un peu comme le solfège en musique. Il faut passer par des années ingrates avant de pouvoir en retirer quelques bénéfices », explique le photographe et vidéaste Hadrien Picard, qui a l’habitude de voyager avec lui. « Il a aussi ce petit truc en plus du compétiteur-né, une faculté exceptionnelle à se concentrer pour sortir le meilleur de lui-même au moment M. Il gère parfaitement la pression et roule en fait encore mieux en contest. »
Compétiteur dans l’âme et surdoué, Matthias n’en est pas moins mauvais perdant et ne s’en cache pas. « Je suis un dingue quand il s’agit de la compétition, raconte-t-il. Il y a comme une partie de moi qui se réveille et je deviens fou. Car je ne me bats pas pour faire 4e. Si je participe, il faut que je gagne. J’ai toujours été comme ça et je ne me l’explique pas, car dans ma vie de tous les jours je suis plutôt à la cool. »
Une nouvelle source d'inspiration grâce au street
Raphaël Chiquet, ex-rider pro et presque comme un grand frère pour Matthias, connaît bien cette facette du personnage. Il en a même fait les frais aux BMX Worlds de 2009, à Cologne : « J’étais passé de justesse en finale en terminant 10e, alors que lui avait terminé 3e ou 4e des qualifications. Pour le lendemain, la météo annonçait du mauvais temps non-stop. Du coup on était sorti toute la nuit. On s’était mis bien... On n’avait pas prévu qu’on se ferait réveillés en speed à midi avec l’annonce du début du contest 20 minutes plus tard. Je passais en premier car j’étais le dernier qualifié. J’étais encore sous les effets de l’alcool mais j’ai sorti le run de ma vie ! Pour Matthias, ça s’était pas mal passé aussi mais pas autant qu’il l’aurait souhaité. A l’arrivé, c’était inespéré mais j’ai gagné. Lui a terminé 2e et ne l’a pas supporté. Il a tiré la tronche pendant presque deux jours avant de me féliciter et finalement se réjouir pour moi ! »
Il n’empêche, Matthias reste une machine à gagner. Et il a trouvé dans le street une nouvelle source d’inspiration pour le flat. « Je m’y suis mis à fond il y a deux ans parce que je me faisais chier. Je n’avais plus d’idées et plus trop de motivation sur les contests après avoir tout gagné, se souvient-il. Mais avec le street j’ai appris de nouveaux tricks qui m’ont finalement inspiré pour le flat. Du coup j’ai voulu en refaire, j’ai repris la compétition et je gagne... » Et tout ça risque de durer encore longtemps. Selon Raphaël Chiquet, celui qu’il estime comme son petit frère compte encore ans cinq d’avance sur tout le monde. En clair, Matthias Dandois n’a pas fini de truster la plus haute marche des podiums.
LAUREN HORKY