L’apprentissage, la voie royale de l'artisanat
FORMATION - Face à l'université, les études dans les Centres de formation d'apprentis prennent du galon. Pour cause, dans 80% des cas, il y a un travail concret à la clé.
«L’apprentissage n’est pas le ghetto des cancres, mais bel et bien l’école des talents», s’exclame André Bendano, président de la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) des Bouches-du-Rhône. Et c’est probablement pour ça que le gouvernement en a fait une priorité et souhaite augmenter de 50% le nombre d’apprentis dans les établissements publics de l'éducation nationale d’ici à 2017.
Pour Gérard Cherpion, député UMP des Vosges, l’apprentissage est «une voie de la réussite. Il apprend très vite aux jeunes qu’ils pourront mettre leurs compétences au service d’une entreprise. L’exemple le plus probant reste celui du patron de Mercedes. Il est issu de l’apprentissage et gère aujourd’hui une société qui fait 30 milliards de chiffre d’affaires.»
Le délégué national UMP au travail et à l’emploi s’exprimera plus amplement sur le sujet à l’occasion d’une émission le 12 mars prochain. Retransmise sur le portail Passionnément Artisans, elle s’interrogera sur les conditions qui feraient de l’artisanat un modèle pour l’insertion et la formation professionnelle des jeunes.
Un choix d’avenir
«Les apprentis c’est le futur de notre métier. On doit leur donner le goût du travail, explique le pâtissier et chocolatier Frédéric Cassel. Si nous voulons de bons ouvriers, on n’a pas le choix. Et puis il faut bien que nos boutiques soient rachetées un jour.» Seul hic, la qualité de la formation diffère d’une entreprise à une autre.
«C’est un des inconvénients de l’apprentissage. Un apprenti n’est pas rentable. Il faut que l’entreprise soit impliquée. Transmettre c’est un métier. Mais parfois, il se crée une relation filiale entre l’apprenti et le tuteur», informe Michel Baldocchi, directeur de l’école de la bijouterie joaillerie BJOP.
Dans son établissement, une partie des élèves sont en formation initiale, d’autres en CFA. «Ces formules correspondent à des choix différents. Dans le cadre de l’apprentissage, c’est souvent un besoin de prise directe avec la réalité», ajoute-t-il.
La force du concret
Mais il est aussi une sérieuse motivation qui peut faire pencher la balance en faveur de l’apprentissage: la rémunération. «Etre apprentie permet de financer ma vie», avoue Florence Gil. Cette étudiante de 23 ans en 2e année de Brevet professionnel fleuriste au CFA de Blagnac, passée par la faculté et la vie active, souhaitait reprendre un cursus tout en étant rémunérée. «J’ai un peu de mal avec les études, j’avais à la fois besoin du côté école pour apprendre et évoluer mais aussi voir le terrain et le métier.»
A l’issue de sa formation, la fleuriste en herbe compte bien gérer une entreprise avant de créer la sienne. Son professeur, Frédérique Noblet, responsable de la filière fleuriste et formatrice en art floral, compte d’ailleurs sur elle pour «échanger sur l’apprentissage lors des portes ouvertes (25 mars) car c’est un changement total, notamment parce qu’ils ont un contrat de travail.»