Les jeunes à la recherche d'une vie meilleure

SOCIÉTÉ La génération actuelle est confrontée à de nombreuses difficultés, décuplées par les récentes crises. Quels freins lever pour que la jeunesse d'aujourd'hui puisse montrer son plein potentiel ?

W. B.
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La table-ronde était animée par Laurent Bainier, rédacteur en chef de «20Minutes».
La table-ronde était animée par Laurent Bainier, rédacteur en chef de «20Minutes». — (c) Igor Lubinestky/Apprentis d'Auteuil
  • La crise sanitaire a exacerbé une précarité économique déjà omniprésente chez les jeunes.
  • À la Maison de la radio, dans le cadre d’une table-ronde organisée par Apprentis d’Auteuil le 17 mars, jeunes et spécialistes de la jeunesse ont échangé et plaidé pour une meilleure prise en charge des problématiques liées à l'entrée dans la vie d'adulte.
  • 20 Minutes était partenaire de l'événement et en rapporte les principaux enseignements et témoignages.

Comme un aveu d’impuissance. Contrat d’engagement jeune, 1 jeune 1 mentor, Nouvelles chances… les dispositifs afin d’endiguer la précarité et de faciliter l’insertion des jeunes dans le marché du travail ne manquent pas. Pourtant, le constat reste le même : plus d'un jeune sur dix est en situation de pauvreté. « Il y a des aides qui existent mais les difficultés demeurent. Les périmètres de ces aides sont souvent lacunaires et elles manquent de visibilité » explique Nelly Valence, présidente du Mouvement rural de jeunesse chrétienne à l’occasion d’une table ronde organisée par Apprentis d’Auteuil le jeudi 17 mars, à la Maison de la radio, à Paris.

Une véritable politique de l’emploi

Pour cette jeunesse, la première préoccupation est celle de l’emploi. Le dernier baromètre des Missions locales constate une augmentation de 11 points de jeunes ayant des difficultés à trouver un emploi comparé à l’année 2020. Des difficultés que connaît également Florent, élève de 15 ans : « Je voulais faire une alternance mais les entreprises ne recrutent pas. J’ai dû me résigner à suivre ma formation autrement, mais j’aimerais que plus de moyens soient alloués aux entreprises afin de permettre aux jeunes de faire de l’apprentissage ».

Pour répondre à cet enjeu, associations et organismes jeunes montent au créneau pour demander au gouvernement des politiques d’emploi plus efficaces à destination des jeunes : « Le contrat d’engagement jeune prévoit d’aider 500.000 jeunes alors qu’il en existe 1,5 million en recherche d’emploi. Il faudrait faire du contrat d’engagement un dispositif plus ambitieux avec un vrai montant alloué aux jeunes, pas uniquement 500 euros » explique Paul Mayaux, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage).

Faciliter l’accès au logement

Une autre inquiétude au cœur des problématiques jeunes est celle du logement. Pour Paul Mayaux, le logement est l’une des raisons principales qui amène les étudiants à consulter les services de la Fage. Le même constat est dressé par Hayatte Maazouza, directrice du développement économique à Trappes : « Il me semblerait judicieux de créer des parcours emploi-logement pour l’insertion des jeunes par le biais d’un partenariat avec des bailleurs sociaux par exemple », analyse-t-elle.

« Il faut construire plus de logements à tarification sociale avec un encadrement des loyers. Il faudrait également des aides aux logements qui soient cohérentes avec les coûts réels du territoire », abonde Paul Mayaux.

Augmenter le pouvoir d’achat

C’est une revendication qui est sur toutes les langues et également celles des jeunes : l’augmentation du pouvoir d’achat. Une mesure comme le contrat d’engagement jeune permet à des moins de 26 ans de bénéficier d’une allocation de 500 euros par mois en échange d’un accompagnement. Une aide financière insuffisante pour Paul Mayeux : « avec 500 euros par mois, on survit », juge-t-il.

Une situation qui paraît aussi intenable pour Dedho, artiste de 27 ans et ancien enfant placé : « je me rends compte que la société est vachement chère. Pleins de jeunes, placés ou non, se sentent obligés ensuite d’aller faire des bêtises pour subvenir à leurs besoins. Il est primordial d’augmenter le pouvoir d’achat des plus jeunes. » À 20 jours du premier tour de l’élection présidentielle, chacun espère que ces vœux pieux atteindront les oreilles des candidats.