Dans « Le Pacte », le feuilleton de Rocambole, les pages blanches font tourner les têtes
SERIE Retrouvez les épisodes de la semaine du feuilleton littéraire Le Pacte, à lire dans chaque numéro de «20 Minutes»...
Dans chaque exemplaire de 20 Minutes, vous retrouvez désormais un feuilleton écrit par la team Rocambole. Rocambole, c’est l’app (Android, iOS) sur laquelle vous êtes déjà plus de 60.000 à aimer lire tous les jours ! Elle propose des histoires 100 % exclusives, en épisodes de 5 minutes, sur votre smartphone.
Dans « Le Pacte », écrit par Emily Chain et Anaël Verdier, quatre amis se font la promesse de tout faire pour réaliser leur rêve. Si vous avez raté le début, rendez-vous sur notre site ou téléchargez l’app Rocambole ! Voici les épisodes de la semaine du 14 juin pour celles et ceux qui les ont ratés…
Épisode 3 – Les ambitions à la hausse d’Antoine
Mal de tête, cachet et jus de fruits, voilà le combo nécessaire à Antoine pour réussir à décoller ses fesses du lit ce matin. Heureusement qu’il a eu la bonne idée de ne pas prendre de mission juste après l’anniversaire Les autres ont dû directement se lever et poursuivre leur même petite vie… C’est ça les grandes résolutions, non ? Se forcer pendant un long mois à faire des efforts et abandonner en promettant de s’y mettre une prochaine fois ? Antoine n’aime pas perdre son temps, alors il a décidé de ne pas commencer du tout. Gain de temps et d’énergie. Cependant Louise n’a pas l’air de vouloir abandonner son idée de prendre en main ses objectifs de vie.
« C’est le début de ta nouvelle vie. Oublie pas ce que je t’ai dit ! »
Il soupire, son SMS déborde d’énergie et cela l’épuise déjà. Pourquoi a-t-elle toujours besoin de se lever à l’aube, courir un demi-marathon avant de partir exceller dans son travail ? Et pire encore, dans ce message, elle parle de SON rêve. Comment lui dire qu’être dans son appart, face à lui-même, ses jeux vidéos, ses mangas et une bière, lui paraît tout à fait idyllique ? Il n’a pas envie d’épouser un rêve qui ne lui ressemble pas et adore être intérimaire – pour la liberté que cela lui procure.
Il se croyait prêt à les suivre mais le voilà déjà épuisé. Louise arrive à décharger ses batteries à distance. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir lui écrire pour la calmer ? Il tapote une réponse rapide :
« Comment pourrais-je l’oublier ! »
À présent, il doit donner le change : se trouver un rêve.
Épisode 4 – De toute évidence
Slalomant entre les voitures sur un scooter d’occasion, Louise ne se demande pas comment elle en est arrivée là. Dans son rétro, elle regarde s’éloigner l’immeuble de verre et d’acier où elle passe ses journées à auditer des comptes.
D’autres se posent ces questions. Assane. Antoine. Samia aussi, peut-être un peu. Ça vient de là leur pacte, c’est pour eux qu’elle l’a proposé. Mais Louise, elle, sait. Le temps qu’elle passe dans ces bureaux prépare son avenir.
En garant le deux-roues en bas de son immeuble, elle a déjà oublié l’odeur du détergent industriel qui laisse les moquettes toujours plus moelleuses.
Dans l’ascenseur elle s’imagine déjà, dans une semaine, au salon de la littérature policière avec ses deux auteurs. Comment va-t-elle décorer le stand de sa maison d’édition ? Quel objectif de ventes vise-t-elle ? Elle connaît le nombre dont elle rêve mais s’interdit de le penser. Louise préfère célébrer ses victoires, même humbles, que pleurer ses défaites ambitieuses.
Quand elle pousse la porte de son appart, Aymeric est là. À la table du salon – celle qu’ils ont collée contre le mur à défaut de lui trouver une meilleure place – il gratte sur son Rhodia. Absorbé par son travail, musique sur les oreilles, il ne s’est pas retourné. Elle le fait sursauter d’un baiser dans le cou et disparaît aussitôt. Pas le temps pour davantage.
Un bain chaud achèvera d’évaporer sa première journée de travail. Ensuite, elle regardera Pocahontas d’un œil distrait avant de commencer la seconde. Ce soir, elle se donne jusqu’à minuit avant de se coucher.
Épisode 5 – Le mensonge d’Assane.
Quand le pacte a été effectif, Assane a bu. Beaucoup. Pour sa défense il s’agissait d’un anniversaire, le premier sans Étienne. Cependant l’alcool a dû lui faire pousser de sacrées ailes, puisqu’il se retrouve face à un mail de réponse d’une éditrice qu’il ne se souvient pas avoir contactée.
« Merci de votre proposition. Nos soumissions se clôturent fin avril. Au vu de votre mail, cela ne posera aucun souci. J’ai hâte de lire votre ouvrage. Bonne journée à vous. »
La signature électronique en dessous lui confirme bien qu’il s’agit d’une directrice de collection. En cinq ans à patauger dans le monde de l’édition, il n’a jamais réussi à avoir un contact viable. Toujours des réponses automatiques, laconiques. Et forcément, c’est le jour où il écrit un mail enflammé sous le coup de l’alcool qu’il est pris au sérieux.
Il relit encore une fois son mail, dont :
« Une anthologie sur les sentiments d’un professeur en accord avec l’agonie d’une génération jugée miracle. »
Tout un programme. La suite développe à quel point il assiste, impuissant, à la façon dont on désigne les jeunes comme une solution en les noyant d’injonctions. Mais qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ! Son téléphone vibre, numéro inconnu, il décroche tout de même.
– Allô ?
– C’est moi, Louise. J’ai changé de num’, bref faut qu’on parle de ton roman terminé, j’ai eu une idée !
Son roman terminé ? Il n’a quand même pas aussi menti à son amie ?
Il semblerait bien que si. Pas le choix, il doit terminer ce premier roman même pas encore commencé.