Du 16 au 23 mars, une semaine pour dévoiler les facettes de l'artisanat

EVENEMENT L'édition 2018 met la diversité des métiers de l'artisanat en valeur...

M. Fournaise
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L'alimentation fait partie des quatre secteurs clés de l'artisanat.
L'alimentation fait partie des quatre secteurs clés de l'artisanat. — ©Thierry Caron / Divergence

Jusqu'au 23 mars 2018, des centaines d’événements sont organisés dans toute la France par les chambres de métiers et de l’artisanat, ainsi que par l’Union des entreprises de proximité (U2P). Journées portes ouvertes, visites d’entreprises, démonstrations, débats… Autant d’opérations qui visent à inciter le public à se tourner vers les produits et les services des artisans. Second objectif : faire découvrir aux jeunes et moins jeunes le monde de l’artisanat pour susciter des vocations. 20 Minutes vous propose d'en faire le tour en sept points.

Qui sont les artisans en 2018?

Qui dit artisanat dit souvent boulanger, coiffeur ou encore cordonnier… Du moins dans l’imaginaire collectif. Le secteur est pourtant bien plus vaste, puisqu’il regroupe 250 métiers dans les domaines du bâtiment, des services, de la fabrication et de l’alimentation. Dans les professions méconnues du grand public, on trouve par exemple les créateurs de chapeaux, appelés chapeliers ou modistes. Une profession de niche, avec peu d’élus, ils sont une centaine en France.

 Un chaudronnier, aujourd’hui, c’est quelqu’un qui peut participer à la construction des avions, des fusées ou des satellites.
Une preuve parmi mille de ce que les métiers de l'artisanat ont de l’avenir ! pic.twitter.com/PDVPNIJUoJ
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 mars 2018



D’autres branches, en revanche, recherchent constamment de jeunes profils. C’est le cas du métier de chaudronnier. Non, vous ne fabriquerez pas des chaudrons, mais pourrez travailler dans l’aéronautique, l’automobile, la construction navale ou encore le bâtiment…

Un des premiers choix de reconversion

Pour la sociologue Anne Jourdain, qui a consacré sa thèse à l’artisanat d’art, deux choses motivent généralement les salariés à se reconvertir. «D’abord la frustration de ne pas se sentir valorisé dans la hiérarchie de son entreprise, ou de ne pas avoir de prise sur l’intégralité du processus de production.» L’artisanat permet souvent de fabriquer un objet de A à Z. «Ensuite, il y a aussi cette envie d’être son propre patron et de gérer ses horaires.»

Plus d’apprentis de bac +2 à bac +5

Selon le baromètre ISM Maaf de novembre 2017, l’artisanat reste le premier employeur d’apprentis en France. Sur 405 000, les entreprises artisanales en ont formé et employé 143 000 sur l’année 2015- 2016. Si plus des deux tiers des diplômés sont de niveau CAP, l’apprentissage artisanal se développe dans l’enseignement supérieur. Les apprentis suivant une formation post-bac étaient 12 000 à avoir préparé des diplômes de niveau bac +2 à bac +5, type BTS ou DUT. Une hausse de 9 % par rapport à l’année précédente.

«La première entreprise de France» en chiffres

3,1 millions d’actifs et 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires : économiquement, le secteur de l’artisanat se porte bien. Chaque année, des milliers d’emplois qualifiés sont à pourvoir. A l’international, le marché n’est pas à plaindre non plus, puisque le niveau d’exportation des entreprises artisanales équivaut à 6milliards d’euros par an. Enfin, côté parité, il y a encore des progrès à faire : un chef d’entreprise artisanale sur quatre est une femme.

Au cœur des politiques territoriales

Pour redynamiser des communes de taille moyenne, le gouvernement a lancé «action cœur de ville». Des aides financières et des rénovations de locaux commerciaux sont prévues afin d’attirer ou de maintenir dans les centres-villes les petits commerces et les artisans, souvent victimes de la concurrence des grands magasins.


Quand les artisans innovent

Ludovic Lazareth ne cesse de se réinventer. Dernière création de son entreprise, Lazareth auto-moto, basée en Haute-Savoie : une voiture amphibie. «Il faut réaliser des choses uniques que les grands constructeurs ne peuvent pas faire», explique celui qui est toujours resté dans le marché de niche. Unique, c’est aussi le mot d’ordre du prothésiste AHP Europe. Il reconstruit au grain de beauté près les parties manquantes du corps de ses patients. Un travail réalisé par treize sculpteurs, coloristes, informaticiens et techniciens en Ile-de-France.

Artisanat et industrie, un couple qui fait bon ménage

En France, près de 80 % des entreprises de sous-traitance sont artisanales, rapporte l’Institut supérieur des métiers, dans une étude de 2014. Les artisans sont souvent sollicités par de grandes entreprises pour résoudre un problème de fabrication, réaliser des prototypes ou fabriquer en petites séries. «J’ai vu un atelier de vitrail faire des expérimentations pour une grande entreprise de verrerie à qui cela coûtait trop cher», se souvient Anne Jourdain.