Les autos en libre-service calent déjà

Élisa Frisullo
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Les Smart bleues et blanches  avaient été mises en service à Lyon le 1er février.
Les Smart bleues et blanches avaient été mises en service à Lyon le 1er février. — C. Villemain / 20 minutes

   En lançant car2go en grande pompe le 1er février dans les salons de l'hôtel de ville, le Grand Lyon n'imaginait sans doute pas une telle sortie de route. Quatre mois après leur lancement, les 200 Smart en libre-service ont été retirées des rues de Lyon ce week-end par car2go, société détenue par le constructeur Daimler et le loueur Europcar. Une interruption d'une durée indéfinie, motivée par la récente condamnation de car2go, sommée par la justice de changer de nom. Dans un récent jugement, le tribunal de grande instance de Paris a en effet tranché en faveur du loueur de voitures Car'Go, qui avait assigné car2go pour plagiat et concurrence déloyale. 

 2 500 abonnés remboursés
« Dès lors, soit la société décidait de changer le nom de sa marque, soit elle poursuivait le combat judiciaire », explique Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon en charge de la mobilité. Au grand dam de la collectivité, qui indique ne pas avoir été consultée, l'entreprise a préféré se battre « pour pouvoir recouvrer le droit d'utilisation de sa marque », précise un porte-parole de car2go. Quitte à devoir interrompre le service de location à la minute déployé à Lyon, sous peine de se voir infliger 1 500 € d'astreinte par jour de retard. « J'espère maintenant que cette interruption sera la plus courte possible », ajoute Gilles Vesco qui n'imagine pas car2go – disponible dans onze villes d'Europe, des Etats-Unis et du Canada – se priver du marché français. « Ils nous ont fauchés en plein vol. Ils ont créé un besoin, le service marchait. Les gens sont déçus. » Depuis leur lancement, les Smart bleues et blanches ont séduit 2 500 clients, dont l'abonnement doit être remboursé. Une montée en puissance progressive (100 nouveaux abonnés en moyenne par semaine) conforme aux ambitions de l'entreprise qui visait la rentabilité d'ici à trois ans et envisageait en cas de succès d'augmenter la flotte de voitures. Mais ces objectifs pourraient être revus à la baisse si la bataille judiciaire venait à s'éterniser.