Lyon: Une pirogue millénaire installée au parc de la Tête d'Or est rapatriée dans un musée de l'Ain

PATRIMOINE Elle rejoint le lieu où elle avait été découverte dans le Rhône en 1862...

F. C.
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Une pirogue millénaire installée depuis des années au parc de la Tête d'Or a été retirée le 26 avril 2011 pour être exposée au musée Escale Haut-Rhône, dans l'Ain, à proximité du lieu de sa découverte.
Une pirogue millénaire installée depuis des années au parc de la Tête d'Or a été retirée le 26 avril 2011 pour être exposée au musée Escale Haut-Rhône, dans l'Ain, à proximité du lieu de sa découverte. — C. VILLEMAIN / 20 MINUTES

Nouvelle vie pour la pirogue du parc de la Tête d'Or. Installée depuis 150 ans en bordure du lac, cette embarcation de 12 mètres de long, qui pourrait dater du xive siècle avant J.-C., a quitté Lyon ce mardi matin en camion pour rejoindre le musée Escale Haut-Rhône de Brégnier-Cordon, dans l’Ain.

«C’est un retour aux sources. Cette pirogue avait été découverte dans le Rhône près du pont de Cordon en 1862. Elle avait ensuite été transportée à Lyon pour être exposée au parc de la Tête d’Or», raconte Sylvain Riou, chargé des expositions d‘Escale Haut-Rhône. Ouvert depuis 2007, ce musée consacré au fleuve a toutefois mis plusieurs années pour récupérer sa «pièce maîtresse», qui demeure la propriété du Musée des Beaux-Arts de Lyon.

«Il y a eu de nombreux échanges de courrier et il a fallu réunir les fonds pour pouvoir restaurer et accueillir la pirogue», explique Anne-Laure Barieraud, en charge du développement culturel d’Escale Haut-Rhône.

Mystère de la datation

L’embarcation, qui va être nettoyée et remise en état dès aujourd’hui, sera montrée au public à partir du 25 juin, sous une cloche de verre cernée de gradins, devant le musée. «Elle sera mieux protégée là-bas. Elle a subi des dégradations volontaires ces dernières années au parc, des morceaux ont été arrachés», constate Bruno Cartier, responsable des collections hors musée à la ville de Lyon.

Mais avant de pouvoir exposer cette pirogue et raconter son histoire aux visiteurs, il va falloir dater plus précisément son origine. En 1967, un examen au carbone 14, un des premiers réalisé sur un bateau en France, avait révélé que cette barque taillée dans un tronc en chêne avait navigué sur le Rhône entre 264 et 763 après J.-C. «Mais la seconde datation réalisée cette année donne un autre résultat : entre 1385 et 1134 avant J.-C. Soit dix siècles d’écart ! Un traitement du bois réalisé au xixe siècle pourrait expliquer cette différence. Et comme il s’agit de la seule pirogue découverte dans le Rhône, on manque de points de repère», indique Sylvain Riou.

Un nouvel échantillon a donc été prélevé hier par le laboratoire Archéolabs pour une troisième analyse. Fin du mystère dans quelques jours…

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